Il n'y a pas à dire, mais la chambre climatisée, le gros lit douillet, la douche nickel et la piscine sont plutôt de l'ordre de l'agréable (quoiqu'au final la climatisation n'était pas si importante que ça parce que la ville entière est climatisée aujourd'hui: il pleut, de ce genre de pluie d'été agréable et rafraîchissante). Mais une de mes premières impressions en me levant était une petite nostalgie à l'envers du sourire radieux d'Angel et des "Bonjour tu as bien dormi?" de Shikha, que tout le luxe du monde ne remplace pas...
Le Ista hotel offre une vue imprenable sur Bangalore, une agréable terrasse et piscine au 4ème étage, à l'abri de l'animation et du bruit de la rue... et bientôt une vue imprenable sur le métro aérien (en construction) depuis la piscine, avec animation et bruit en premier plan... Déjà à l'heure actuelle, les travailleurs du métro ont une vue imprenable sur les touristes dans la piscine.
explications, vu d'en-bas...
Le temps de me remémorer ma vie de consultant où tout ce luxe débordant était mon ordinaire (et de lire quelques news et mails, publier mon post d'hier) et Shikha réapparaît: on est attendus pour le lunch chez ses parents. Ca tombe bien, je me suis mis en condition en lisant le journal ce matin: on y parle justement d'une fille retrouvée "suicidée" après s'être choisi un mari qui ne revenait pas à la famille (en l'occurrence une histoire de castes pas compatibles).
Je fais mes adieux à la piscine et je me prépare à affronter mon destin et à mourir dignement, martyr de traditions ségrégationnistes.
Après une traversée de la ville à califourchon sur le scooter de Shikha (où j'ai cru quelques fois qu'on allait me retrouver sous forme de statistique d'accidents de la route et me priver de mon martyrat pour cause, nettement moins digne et glorieuse, de mort par passé sous le camion), j'arrive à la maison des parents.
Qui me rappelle immédiatement les vacances familiales chez mes grands-parents, en Provence: une maison fraîche, le sol pavé de marbre (ou une autre pierre?) blanc, il y a des gros fauteuils en cuir noir et des murs clairs, l'un ou l'autre ventilateur amène la température de la pièce à "Juste parfait". Les habitants aussi ne sont pas sans me rappeler ma grand-mère règnant en maître sur les fourneaux et lançant des blagues en Bruxellois depuis la cuisine, et mon grand-père assis dans un fauteuil savourant la vie en la regardant s'ébattre autour de lui.
Je fais une tentative de Namaskar et Apna kamon achen, les 3 mots de Bengali que je connais, et je suis immédiatement récompensé par des larges sourires, une tasse de thé et des biscuits.
S'en suivent un repas gastronomique et une après-midi oisive et paisible comme on n'en fait qu'en vacances sous le soleil.
Au final, la seule tradition dont j'ai été "victime" est celle d'accueillir ses hôtes les bras ouverts et leur offrir gîte et couvert. Mon martyre est ajourné à une session ultérieure.
Monday, May 17, 2010
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