Sunday, June 26, 2011

Sam. 18 juin - Le chef.

Le lendemain, nous avons visité la chefferie de la région. Alors une chefferie, c'est là où habite un chef, bien sûr. Enfin, le chef, sa petite famille, et sa cour. C'est un endroit où il y a de la sagesse, de la tradition, pas mal de respect et de révérences, et plein d'enfants. Genre une centaine d'enfants. Tous les siens. Un fameux lapin, le chef, l'est pas chef pour rien!
La progéniture du chef (enfin, un extrait), posant pour la postérité. Comme tous les enfants du monde, ils savent très bien ce qu'est un appareil photo numérique.

Après le coup de la chefferie (où l'on a par ailleurs été très bien reçus), on a terminé la visite de Bangangté par un autre banquet plein de bonnes choses.
Des bonnes choses! Enfin, pas au goût de la malheureuse végétarienne de notre groupe (qui s'est rabattue sur les délicieux avocats gros comme des melons)
A chaque arrêt, le van est assailli d'ananas, de mangues, de bananes etc.
On dirait pas comme ça, mais le marché des communications est une vraie mine d'or ici... de là à dire que les opérateurs s'engraissent abusivement aux dépens d'une population qui a bien d'autres besoins pour ses maigres resources, il n'y a qu'un pas...


Friday, June 24, 2011

Ven. 17 juin - Bangangté

Après la conférence, nous avons été invités des charmants participants, staff d'une petite entreprise tech du coin, à passer le week-end dans leur résidence de campagne, en toute simplicité. On s'est donc tous empaquetés dans le mini-van (à genre 11, là où le compte des places plafonne à 15, tous sièges d'appoint déployés, avec bagages sur les genoux etc...)On était encore loin du compte des normes d'occupation locales qui lui, doit bien atteindre les 24 clients.
pour faire les 240 kms qui nous séparent de Bangangté, petite ville perchée dans les collines dans l'intérieur du pays.

240 Kms, ça laisse le temps (plus ou moins 5 heures) pour admirer le paysage, qui est en effet admirable: forêts de palmiers, jungle, villages, fermes, routes de terre rouge, tout un festival de couleurs chatoyantes, le tout enveloppé dans les nuages accrochés aux flancs des montagnes, c'est magnifique!


... Mais ce n'était encore rien comparé à ce qui nous attendait à l'arrivée: «la petite maison de campagne, en toute simplicité». D'abord, il n'y avait pas une maison de campagne, mais deux ou trois, surplombées par un palace de campagne, le tout dans un jardin grand comme la moitié de Zurich. Le palace est "pratique pour recevoir les invités": il y a deux ou trois salons, une bonne dizaine de suites avec salles de bain privées, des terrasses à n'en plus finir, une salle d'eau avec sauna, piscine, autre piscine, jacuzzi... Le tout décoré avec soin et boiseries exotiques, marbre du pays, vraiment pas désagréable du tout.
Ca faisait un peu vieux manoir anglais, avec le petit salon, la bibliothèque, le fumoir etc. On a attendu le colonel Moutarde pour faire un cluedo, mais il n'est jamais venu.

L'accueil était à la hauteur de l'endroit et on a eu droit à un petit festin gastronomique royal, dans une ambiance super convivale, "les amis de mes amis sont mes amis", le tout sous les étoiles, la lune et une douce soirée d'été.

Tuesday, June 14, 2011

Mar. 14 Juin - Akwa

Pendant une petite semaine, je participe à une conférence de Google à Douala, au Caméroun, comme ça je combine les métiers de SDF (j'ai rendu les clés de mon zürichois appartement vendredi dernier, j'ai donc dû signaler très officiellement aux autorités helvétiques que je ne résidais plus sous leur juridiction. Et Vishnou sait quand j'aurai à nouveau un domicile, en Inde) et de globetrotter. C'est aussi une bonne manière de quitter Zürich mine de rien, et de faire une transition plus douce vers l'Inde. Quoi que... "plus douce"... A entendre la ronde des klaxons et pétarades de motos en bas de l'hotel, je me sens déjà là-bas.

A l'hotel Akwa, j'ai été accueilli par Spirou

Jusqu'ici je n'ai pas encore vu grand chose du pays (ni même de la ville): le trajet de l'aéroport jusqu'à l'hôtel, la piscine de l'hôtel, le resto le plus chic de la ville et l'endroit retenu pour accueillir la conférence: un batiment en construction (je dois avouer que le pari est assez osé, mais on compte sur un effet garage-start-up et pour être sûr de mettre les priorités au bon endroit, on a tout misé sur une ligne internet à haut-débit fiable).



C'est étonnant d'ailleurs de voir comment Google en Afrique, c'est pas du tout Google en Europe. En Europe, tout est dans le gigantisme: on crée un système de mails pour 10 milliards d'utilisateurs (la version suivante visera probablement les 100 milliards), faire des data-centers d'un milliard de CPUs, un nouveau système de pub qui sera un flop s'il ne ramène pas au moins un millard de $ par an, etc. Le mot-clé qui est lâché le plus dans les réunions stratégiques, c'est "milliard" (souvent au pluriel). Un projet ne retient l'attention que s'il vise un milliard de ... quelque chose (p. ex., des mille sabords).

Ici en Afrique, le mot-clef c'est "entrepreneurs", il sort à peu près 3 fois par phrase. Google se présente un peu comme le jardinier qui vient labourer et fertiliser* le lopin de terre technologique du coin pour que les entrepreneurs puissent croître et multiplier. Mais il n'est question que d'eux, et de garage, geeks, internet et surtout smart-phones. Et je suis surpris du succès de l'internet des smart-phones et du tweet ici.

(*) Je pense qu'il s'agit aussi un peu d'arracher des mauvaises herbes et manger des limaces.