Wednesday, April 29, 2009

Tue. 28 Apr. - Swine Flu

Ca y est, les cochons ont lancé une guerre bactériologique, le pays est dans la tourmente! Ne vous en faites pas, je suis encore vivant et en bonne santé...
Une épidémie de grippe porcine s'est déclarée, on dénombre déjà le nombre impressionnant d'une douzaine de malades en Californie, je ne sais pas ce que font les autorités, mais la presse est déjà sur le qui-vive!

On repère assez facilement quelle est la une de quel journal: Le New York Times mentionne à peine l'affaire, en disant principalement qu'il y a pas le feu au lac; à l'inverse, on est un peu déçu que le USA Today ne nous ait pas ressorti quelques bonnes photos de malades de la peste bubonique ou d'éléphantiasis pour illustrer la gravité et l'urgence absolue de la panique. Enfin, la moitié du journal traite de l'affaire, avec notamment un petit guide de survie pour les paranoïaques.

Saturday, April 25, 2009

Fri. 24 Apr. - San Francisco / Medjool

On peut pas gagner à tous les coups... Depuis quelques jours, en retrant chez moi, je passe devant un resto aux allures orientales qui me fait de l'œil. Du coup ce soir, je me sentais d'humeur pour une petite tagine ou...

Le resto (le Medjool, n'y allez pas, donc) est plutôt spacieux, joliment décoré, et l'ouvreuse m'installe dans un fauteuil confortable; jusque là tout va bien. En face de moi, il y a trois nanas arrangées comme des pièces montées, bientôt rejointes par je suppose des membres de l'équipe de football local. J'étudie la carte, qui est annoncée aux saveurs d'Orient, d'Afrique et d'Europe du Sud, mais où je ne retrouve aucun repère familier, si ce n'est quelques touches de couscous par-ci, hummus par-là... Apprenant du serveur qu'il s'agit de tapas, je commande deux plats, un agneau aux figues et un tempura de crevettes à l'avocat.

Bien évidemment, les tapas sont à l'échelle américaine, ça m'est donc déjà physiquement impossible d'ingurgiter tout ce qui est sur la table, mais en plus, c'est franchement pas bon. Ca m'arrive souvent de trouver un truc pas bon dans un plat, mais ici, ils ont tout de même réussi l'exploit d'uniformément rendre tous les ingrédients des deux plats pas bons! L'agneau bouilli insipide, le couscous arrosé d'huile rance, les crevettes perdues dans la pâte à beignet trop grasse et pas assez cuite, la salade trop amère, les olives marinées trop salées, et même le mojito trop sucré! Bravo le cuisinier, quelle constance!

Evidemment, la carte hétéroclite, la population branchée-de-province un peu trop apprêtée, la salle un peu trop grande,... tous ces éléments auraient dû être autant d'indices m'enjoignant à m'enfuir, mais voilà, non, je me suis bêtement fait avoir.

Thursday, April 23, 2009

Mon. 20 Apr. - San Francisco / The Mission

Question de varier les plaisirs, j'ai décidé de visiter un nouveau quartier de la ville: The Mission. C'est un quartier un peu populaire latino, un peu branché et pas du tout touristique.

A mon arrivée au Bed & breakfast, j'ai été immédiatement enchanté: une belle vieille demeure victorienne entretenue avec soin, aménagée et décorée avec style, le propriétaire affable et engageant, un large salon accueillant baigné d'une douce musique classique, avec fauteuils, boissons, magazines et livres d'art, un piano, une bibliothèque...

Ca sent le roman d'Agatha Christie à plein nez, tout ça! Il y a ici de quoi me sentir chez moi bien plus que chez moi en fait...

A l'arrière, un petit jardin fleuri où l'on entend les oiseaux oisiller, avec un gazebo qui abrite un jacuzzi, qui tombe juste à point parce qu'il fait plutôt chaud en ce moment.

Vous aurez je suppose compris que je recommande très chaudement l'endroit à quiconque est de passage dans le coin (http://innsf.com)!

Le voisinage est plein de surprises... on se croirait un peu en Amérique latine, les maisons en bois aux facades colorées, les restos et bars encore plus colorés, les gens qui flânent dans la rue, les frimeurs en voiture-qui-fait-plein-de-bruit, les rues pleines de bruits et d'odeurs,... par rapport à Zurich, une chose est sûre, c'est dépaysant!

A quatre pâtés de maison, on retrouve weirdoland, la place des désœuvrés, paumés et autres mabouls, qui s'offrent en spectacle 24h/24. A quatre pâtés de maison dans l'autre sens, c'est la rue des restos, bars et magasins branchés-bio-new age, où ça sent l'encens, les fleurs exotiques et la bouffe savoureuse.

Enfin bon, pour l'heure, j'ai choisi d'aller manger dans un charmant petit restaurant sur Valencia St. (oui j'ai préféré le resto fusion slow-food du quartier de l'encens au McDo crasseux des mabouls, allez savoir pourquoi!) en compagnie d'une non moins charmante jeune fille du quartier que j'ai croisée hier sur craigslist.

Monday, April 20, 2009

Sun. 19 Apr. - San Francisco / Hayes Valley


Ce matin, j'ai été déjeûner là: Une mignonne petite boulangerie qui s'appelle "La Boulange", ça fait un peu courageux petit commerce qui résite vaillamment à l'envahisseur (les légions McDo, Burger King, Subway et autres franchisés qui offrent à des prix défiant toute concurrence une offre de produits comestibles standardisés dont la qualité défie toute imagination), on y a l'impression de contribuer à une bonne cause en mangeant ses croissants.

Ce qui est heureux, parce qu'en la matière, ils sont apparemment plus doués pour trouver des produits bios que pour les transformer en un plat alléchant: même le chocolat chaud ne valait pas un simple cécémel passé au micro-ondes.

Enfin, la petite maison jolie, le quartier sympa, manger en terrasse en papotant avec sa voisine de table, tout ça a tout de même fait démarrer la journée sur un bon pied.

Sunday, April 19, 2009

Fr. 17 Apr. - Paper Planes [M.I.A]

C'est le crépuscule du plus long jour de ma vie (enfin non, là c'est le lendemain... Hier soir, j'étais juste bon à ouvrir les draps pour m'écrouler dans mon lit et pas dessus).
En volant vers l'ouest, on joue toujours les prolongations et cette fois, j'ai volé deux fois vers l'ouest, pour arriver, au terme d'un coucher de soleil interminable, à San Francisco au soir d'un jour de 33 heures.

J'ai fait en chemin une courte halte à Toronto, pour m'assurer que rien n'a changé pendant mon absence et en effet, la ville avait comme un air familier (ils ont fini de rénover l'Art Gallery of Ontario, tiens). J'aime beaucoup la sensation d'arriver dans une ville étrangère en sachant exactement où aller et comment y aller, sans devoir passer par les interminables consultations du plan de la ville et l'insondable perplexité du meilleur moyen de transport pour arriver quelque part... quoique de ce côté-là, c'était pas fameux: Ca m'a pris à peu près 10 fois plus longtemps que le trajet correspondant à Zurich.

Les aéroports sont des endroits assez laids, bruyants et qui engendrent plein de trafic... il est donc pratique courante de les placer en dehors des villes. A Zürich, ils l'ont caché juste derrière une colline, ce qui fait pas si loin que ça et il y a un train rapide qui rejoint la gare centrale en moins de 10 minutes plusieurs fois par heure. Attraper un avion ne relève donc pas systématiquement d'une expédition à l'issue improbable. A Toronto, qui est plate comme Jane Birkin, il a fallu aller cacher l'aéroport derrière Suburbia, ce qui fait loin. Ajouter à cela leur vision des transports en commun centrée sur le bus (celui qui se fait coincer dans les embouteillages, se ramasse tous les feux rouges et s'arrête tous les 100 mètres) et on comprend qu'il faut en effet avoir le temps, et qu'on a droit à une visite en règles des faubourgs de la ville: suburbs, mall, suburs, mall (répéter à l'envi)...

Enfin pour cette fois, le Dieu du trafic était avec moi et l'aventure ne s'est pas terminée par un de mes habituels marathons à l'aéroport. Et mon arrêt m'a permis d'apprécier un pho délicieux au restaurant vietnamien à l'enseigne à la tête de vache, sur Spadina avenue (question bouffe asiatique par contre, Toronto est nettement mieux achalandée que Zurich).

Monday, April 13, 2009

Fr. 10 Apr. - On A Plain [Nirvana]

Avec l'arrivée des beaux jours, je commence à me faire à l'idée que les skis vont passer le reste de l'année au grenier, et donc pour ce magnifique week-end de Pâques, on a formé une petite troupe pour aller skier en vélo. Le principe est assez similaire: on trouve un beau sommet, on admire un peu le paysage puis on se laisse aller dans la descente, on se grise de vitesse et on s'arrange pour pas tomber, parce qu'on sent bien que ça pourrait faire bobo...
Bon, après, pour se retrouver au sommet dudit sommet, ça se complique un peu. Point d'installations et de télésièges: il y a un chemin qui monte, un vélo et des jambes. Arrivé au sommet, il y a le chemin qui descend, toujours un vélo, mais plus de jambes.

De temps en temps, il y a des surprises sur la route: une petite fontaine pour faire le plein, un joli paysage insolite qui nous rassure qu'on n'a pas fait tout ça pour rien, un parcours santé de saute-bûcherons, et parfois tout simplement... plus de chemin du tout!


Par exemple, il y a des endroits où la neige a oublié de fondre, et c'est là évidemment qu'on regrette d'avoir laissé les skis au grenier: la roue n'a certainement pas été inventée pendant l'ère glacière.



Au détour d'un col, on peut tout-à-coup se retrouver dans un autre temps, se retrouver dans un village où la vie semble se perpétuer à l'identique depuis quelques siècles.