Et voilà, les meilleures choses ont une fin, et je dois bien avouer que c'est avec plaisir que je retrouve une Suisse fraîche, belle, propre, pratique et familière. Mon voyage en Inde a été fabuleux, mais je ne peux pas cacher qu'il m'est arrivé de rêver d'une bonne pluie bien de chez nous, d'un bon spaghetti bolognaise sans piments, d'un tour en vélo dans la forêt ou d'un bon verre en terrasse, au calme et au frais sous un platane. Et (forcément), d'une connexion Internet.
Si donc, par pénurie dramatique de connexion, je n'ai pas pu poster mes aventures, je ne les ai pas moins rédigées et je vais donc entreprendre de les poster dans les jours qui viennent.
Remontons donc le temps de 2 semaines, et me voilà samedi à l'aube, traînant mes paquets à l'aéroport en direction de Prague, première étape d'un long voyage vers Delhi, Calcutta et Bangalore.
Wednesday, May 26, 2010
Sa. 8 mai - Prague, Helsinki
Une fois n'est pas coutume, je suis à Prague en transit; je n'ai même pas quitté l'aéroport. Juste le temps de retrouver Shikha, et nous voilà en route pour l'Inde. Ne me demandez pas par quel caprice de la tarification aérienne la première étape entre Prague et Calcutta est... Helsinki.
Me voilà en route vers la chaleur suffocante de l'Inde depuis une demi-journée et déjà on voit le changement de décor... moins de 10°C, des forêts de pins, des gens emmitoufflés, des résidus de bancs de neige et une population blonde platine aux yeux bleus, on vérifie nos boarding pass par deux fois question d'être sûrs de pas s'être trompés d'avion.
On profite du stop-over pour faire une petite promenade calme autour d'un petit étang dans un parc, avec l'impression qu'en fait ça tombe bien qu'il fasse froid et pluvieux, qu'on aurait vraiment tort de s'en plaindre alors que dans les 15 jours qui viennent cet épisode sera probablement élevé au rang de nirvana ultime de la fraîcheur de vivre et du bien-être de la quiétude urbaine.
Me voilà en route vers la chaleur suffocante de l'Inde depuis une demi-journée et déjà on voit le changement de décor... moins de 10°C, des forêts de pins, des gens emmitoufflés, des résidus de bancs de neige et une population blonde platine aux yeux bleus, on vérifie nos boarding pass par deux fois question d'être sûrs de pas s'être trompés d'avion.
On profite du stop-over pour faire une petite promenade calme autour d'un petit étang dans un parc, avec l'impression qu'en fait ça tombe bien qu'il fasse froid et pluvieux, qu'on aurait vraiment tort de s'en plaindre alors que dans les 15 jours qui viennent cet épisode sera probablement élevé au rang de nirvana ultime de la fraîcheur de vivre et du bien-être de la quiétude urbaine.
Di. 9 mai - Delhi
La première impression en sortant de l'avion sur l'aéroport de Delhi, c'est qu'on a envie d'y retourner: sortir de cet avion, c'est un peu comme quand la sorcière dit à Hansel et Gretel d'entrer dans le four à air pulsé. Ceci dit, l'aéroport est moderne et climatisé, on a au moins droit à ce répit.
Comme à chacune de mes arrivées en Inde, le trajet en taxi est plutôt agréable et fluide et m'emplit d'optimisme quant au fait qu'ils ont finalement arrangé leurs transports et que le progrès fait son bonhomme de chemin (d'autant qu'on voit partout des chantiers, autoroutes en construction et autres métros aériens, qui seront considérés comme des calamités urbanistiques d'ici 20 ans mais qui pour l'instant amènent la promesse d'un trafic plus ou moins sous contrôle). C'était sans compter bien sûr que, comme lors de mes arrivées précédentes à 2h du matin, il en est 6 et que la ville ne se réveillera que dans 3 heures, dévoilant alors l'ampleur de la pertinence très actuelle du problème du trafic très loin d'être arrangé.
L'hotel (voyage pas business oblige) n'étant pas de cette catégorie qui a un large jardin privé, un parking privé, une piscine, 5 étoiles et une enseigne visible à 3 km à la ronde, n'a pas eu l'heur d'être connu de notre chauffeur, qui a donc dû errer un peu d'artère principale et rue secondaire en voie encombrée, pour finalement s'arrêter au milieu d'un souk devant l'entrée d'un passage dérobé en nous disant "on est arrivé". Ah bon? En sortant, je lui demande de rester là une seconde, qu'on vérifie qu'il s'agit bien de notre affaire mais oui c'est bien lui, vieille enseigne clignotante au néon à l'appui.
L'affaire est finalement fidèle à ce qu'on m'a vendu, un petit hôtel touristique sans lustre mais fonctionnel et confortable.
En visitant le Red fort voisin, une imposante bâtisse militaire (rouge, donc) avec un grand jardin paisible et des jolis kiosques, gazebos et autres dépendances (qui m'ont rappelé le Schöbrunn de Vienne, en moins pièce montée), je me suis rendu compte que si pour nous l'attraction était le palace, pour les autres visiteurs en revanche, c'était nous, Shikha et moi se promenant la main dans la main. Entre les groupes d'adolescents qui la mataient sans la moindre retenue et les gars qui me demandaient d'être pris en photo avec eux, j'ai même été charmé par ce jeune écolier et les 3 collégiennes qui sont venus nous dire bonjour et nous serrer la main avec un petit rire gêné.
Ca, c'est la Jama Masjid, la grande mosquée de Delhi (ça vaut le coup de visiter le lien, il y a des photos un peu plus sérieuses que ce que je suis capable de faire). Pour pas faire de jaloux, j'ai aussi visité le temple Jain qui est juste à côté, mais là les photos sont interdites.
Comme à chacune de mes arrivées en Inde, le trajet en taxi est plutôt agréable et fluide et m'emplit d'optimisme quant au fait qu'ils ont finalement arrangé leurs transports et que le progrès fait son bonhomme de chemin (d'autant qu'on voit partout des chantiers, autoroutes en construction et autres métros aériens, qui seront considérés comme des calamités urbanistiques d'ici 20 ans mais qui pour l'instant amènent la promesse d'un trafic plus ou moins sous contrôle). C'était sans compter bien sûr que, comme lors de mes arrivées précédentes à 2h du matin, il en est 6 et que la ville ne se réveillera que dans 3 heures, dévoilant alors l'ampleur de la pertinence très actuelle du problème du trafic très loin d'être arrangé.
L'hotel (voyage pas business oblige) n'étant pas de cette catégorie qui a un large jardin privé, un parking privé, une piscine, 5 étoiles et une enseigne visible à 3 km à la ronde, n'a pas eu l'heur d'être connu de notre chauffeur, qui a donc dû errer un peu d'artère principale et rue secondaire en voie encombrée, pour finalement s'arrêter au milieu d'un souk devant l'entrée d'un passage dérobé en nous disant "on est arrivé". Ah bon? En sortant, je lui demande de rester là une seconde, qu'on vérifie qu'il s'agit bien de notre affaire mais oui c'est bien lui, vieille enseigne clignotante au néon à l'appui.
L'affaire est finalement fidèle à ce qu'on m'a vendu, un petit hôtel touristique sans lustre mais fonctionnel et confortable.
En visitant le Red fort voisin, une imposante bâtisse militaire (rouge, donc) avec un grand jardin paisible et des jolis kiosques, gazebos et autres dépendances (qui m'ont rappelé le Schöbrunn de Vienne, en moins pièce montée), je me suis rendu compte que si pour nous l'attraction était le palace, pour les autres visiteurs en revanche, c'était nous, Shikha et moi se promenant la main dans la main. Entre les groupes d'adolescents qui la mataient sans la moindre retenue et les gars qui me demandaient d'être pris en photo avec eux, j'ai même été charmé par ce jeune écolier et les 3 collégiennes qui sont venus nous dire bonjour et nous serrer la main avec un petit rire gêné.
Ca, c'est la Jama Masjid, la grande mosquée de Delhi (ça vaut le coup de visiter le lien, il y a des photos un peu plus sérieuses que ce que je suis capable de faire). Pour pas faire de jaloux, j'ai aussi visité le temple Jain qui est juste à côté, mais là les photos sont interdites.
Lu. 10 mai - Kolkata
On m'avait promis que les choses allaient s'améliorant (météo d'entend), en migrant vers Kolkata puis Bangalore, force me fut de conclure, en devant instantanément suintant entre la sortie de l'aéroport et l'entrée dans le Taxi Ambassador à 20m de là, que ce n'était pas vrai.
Un peu comme Londres ou New-York, Calcutta peut être reconnue à ses taxis... déclinaisons plus ou moins modernes du même modèle, tous jaunes.
Il fait 35° ou plus, et par un effet physique mystérieux, l'air devient liquide, parfois même solide. D'ailleurs à l'heure où j'écris, la sensation d'être pas frais et collant ne m'a quitté qu'une grosse dizaine de minutes, sous la douche.
Après une demi-heure de trajet sans histoire, nous arrivons chez la sœur de Shikha, où nous attendent large sourire, retrouvailles, effusions, thé et biscuits.
La famille habite dans un complexe d'appartements qui partagent un petit parc avec une plaine de jeu, des poubelles publiques, un espace public propre et calme bordé de fleurs et de palmiers, qui permet de pouvoir laisser les enfants gambader avec les copains du quartier sans danger (le tout n'est pas sans me rappeler les immeubles à appartements polonais, organisés de la même manière).
Mais il n'y a pas de miracle, et il a fallu entourer le petit parc propret d'une barrière et de gardes pour être sûr de gérer l'entropie correctement (crasses, rickshaws puants et klaxonnants, sales odeurs: dehors. Enfants qui courent dans tous les sens sans regarder: dedans).
Les services communs de l'appartement comportent aussi quelques autres avantages: chaque matin, une ribambelle de gars viennent sonner à la porte, qui pour livrer de l'eau potable, qui le journal, qui emporter les poubelles, etc. etc. Tous ça est très pratique, si ce n'est que ces joyeux lurons commencent leur ronde dès le chant du coq (vers les 8h du matin), juste quand il fait si bon d'encore dormir une bonne heure de plus...
Un peu comme Londres ou New-York, Calcutta peut être reconnue à ses taxis... déclinaisons plus ou moins modernes du même modèle, tous jaunes.
Il fait 35° ou plus, et par un effet physique mystérieux, l'air devient liquide, parfois même solide. D'ailleurs à l'heure où j'écris, la sensation d'être pas frais et collant ne m'a quitté qu'une grosse dizaine de minutes, sous la douche.
Après une demi-heure de trajet sans histoire, nous arrivons chez la sœur de Shikha, où nous attendent large sourire, retrouvailles, effusions, thé et biscuits.
La famille habite dans un complexe d'appartements qui partagent un petit parc avec une plaine de jeu, des poubelles publiques, un espace public propre et calme bordé de fleurs et de palmiers, qui permet de pouvoir laisser les enfants gambader avec les copains du quartier sans danger (le tout n'est pas sans me rappeler les immeubles à appartements polonais, organisés de la même manière).
Mais il n'y a pas de miracle, et il a fallu entourer le petit parc propret d'une barrière et de gardes pour être sûr de gérer l'entropie correctement (crasses, rickshaws puants et klaxonnants, sales odeurs: dehors. Enfants qui courent dans tous les sens sans regarder: dedans).
Les services communs de l'appartement comportent aussi quelques autres avantages: chaque matin, une ribambelle de gars viennent sonner à la porte, qui pour livrer de l'eau potable, qui le journal, qui emporter les poubelles, etc. etc. Tous ça est très pratique, si ce n'est que ces joyeux lurons commencent leur ronde dès le chant du coq (vers les 8h du matin), juste quand il fait si bon d'encore dormir une bonne heure de plus...
Ma. 11 mai - Kolkata, Nikko Park
A l'abordaaaaage!
La visite du jour s'appelle Nikko Park, c'est le Walibi de Calcutta, pour le grand plaisir de la nièce de 8 ans. Une petite frayeur nous accueille aux guichets: il n'y a personne. Passé l'instant de stupeur où l'on croyait pouvoir rentrer à la maison pour cause de parc fermé, on réalise avec un double ravissement que le parc est ouvert, et qu'on est presque les seuls visiteurs!
Bon après, c'est caverne aux horreurs, pause boire, trucs qui vont vite, pause boire, petit train, pause dans l'herbe à l'ombre d'un palmier, pedalo, crème glacée, les trucs habituels, quoi. Si les activités sont farces, les demi-litres d'eau froide que je m'enfile toutes les 20 minutes sont une pure bénédiction!
Comme le veut le dicton, et parce que c'est plus drôle comme ça, j'apprends et essaye d'appliquer les coutumes locales. La plus remarquable est l'épreuve de la nourriture. Je crois que j'ai foiré le premier essai, mais après j'ai bossé ma position du lotus-sur-carrelage (celui qui me fait mal aux chevilles(*)) pour la seconde session et j'ai fait un carton en manger avec les doigts et finir ma part du délicieux machin frit aux lentilles, qui ont compensé mon 0/20 en piments. En bonus, mon système digestif s'est montré jusque là très coopérant.
(*) Ils sont impressionnants les gars! Ils arrivent à se mettre en lotus par terre, y rester des heures et à se lever sans un effort, alors que pour moi c'est tout un rituel: je dois m'asseoir, faire des nœuds dans mes jambes, mettre un petit tout-doux sous moi pour protéger mes chevilles délicates du sol impitoyablement dur,...
La visite du jour s'appelle Nikko Park, c'est le Walibi de Calcutta, pour le grand plaisir de la nièce de 8 ans. Une petite frayeur nous accueille aux guichets: il n'y a personne. Passé l'instant de stupeur où l'on croyait pouvoir rentrer à la maison pour cause de parc fermé, on réalise avec un double ravissement que le parc est ouvert, et qu'on est presque les seuls visiteurs!
Bon après, c'est caverne aux horreurs, pause boire, trucs qui vont vite, pause boire, petit train, pause dans l'herbe à l'ombre d'un palmier, pedalo, crème glacée, les trucs habituels, quoi. Si les activités sont farces, les demi-litres d'eau froide que je m'enfile toutes les 20 minutes sont une pure bénédiction!
Comme le veut le dicton, et parce que c'est plus drôle comme ça, j'apprends et essaye d'appliquer les coutumes locales. La plus remarquable est l'épreuve de la nourriture. Je crois que j'ai foiré le premier essai, mais après j'ai bossé ma position du lotus-sur-carrelage (celui qui me fait mal aux chevilles(*)) pour la seconde session et j'ai fait un carton en manger avec les doigts et finir ma part du délicieux machin frit aux lentilles, qui ont compensé mon 0/20 en piments. En bonus, mon système digestif s'est montré jusque là très coopérant.
(*) Ils sont impressionnants les gars! Ils arrivent à se mettre en lotus par terre, y rester des heures et à se lever sans un effort, alors que pour moi c'est tout un rituel: je dois m'asseoir, faire des nœuds dans mes jambes, mettre un petit tout-doux sous moi pour protéger mes chevilles délicates du sol impitoyablement dur,...
Me. 12 mai - Kolkata, Victoria Hall
Aujourd'hui, il y a cette petite brise qui agite l'air agréablement, de celles qui en général apportent la bonne nouvelle d'une pluie imminente et du coup de températures un peu plus tolérables. Sauf qu'ici point de pluie, mais bon rien que l'idée fait déja du bien...
Un truc que les guides touristiques ne mentionnent pas et qu'il faut faire absolument ici, c'est de prendre le bus. Pas en pleine poire quand on traverse la route au mauvais moment, mais emprunter le moyen de transport pour atteindre une destination. Première étape, à l'arrêt, il faut mener une enquête auprès des autres usagers pour savoir quel bus prendre. Ensuite guetter les bus qui arrivent vaguement en direction de l'arrêt (genre 1 toutes les 10 secondes en heure de pointe, souvent par grappe de 3 ou 4) pour voir si le numéro correspond. S'il n'y a pas de numéro, écouter les cris du gars qui pend hors du bus par la porte ouverte et qui annonce la ligne alors que le bus passe devant l'arrêt. Si c'est la bonne ligne, hurler un coup, gesticuler dans tous les sens et courir derrière le bus qui ne s'est pas arrêté à l'arrêt puisque personne ne gesticulait quand il s'en approchait. Quand le bus ralentit, sprinter, s'agripper à la rampe et monter dedans. Chercher des yeux un siège vide, puis se résigner à rester debout (Attention: se tenir!).
Un peu comme avec Ikea, on a maximisé l'espace utilisable et à côté du conducteur, il y a des banquettes fourre-passagers. L'entrée (unique) du bus est au milieu à gauche (eh oui, ancienne colonie britannique, ils ont gardé cette habitude de rouler à gauche)
Un peu plus tard, faire un contact visuel avec le gars qui pendait hors du bus (c'est le contrôleur; entre les arrêts il arrête de pendre, il est dans le bus), lui dire où on va, et le payer. A l'approche dudit arrêt, le gars nous fait un signe, on se fraye un chemin jusqu'à la porte et on saute en route, en évitant si possible une collision avec les gars qui sont en train de courir pour monter.
Un pilote de bus pendant la course
La course en bus prend ici une tournure très premier degré, et les pilotes de bus lancent leurs bolides à l'assaut de la route (y compris passants, pousse-pousse, vélos et autres qui ont le malheur de traîner dessus) dans une course effrennée l'un contre l'autre qui n'est pas sans rappeler les courses de chars de Rome. Le pilote fonce pied au plancher, manœuvre pour couper la route aux autre chars et dépasse les traînards en jubliant, pendant que le copilote (le contrôleur) lui signale les haltes imposées, les obstacles et les filouteries des concurrents, ainsi que, lors des temps d'arrêt, le moment optimal où il peut redémarrer (càd quand il reste moins de 3 gars qui doivent encore sauter dans le bus).
J'avais cette image du bus en Inde avec des gars aux fenêtres les bras ballant le long de la carlingue... Eh bien non, un bras pendant par la fenêtre court le risque d'être arraché lors du prochain dépassement: ils se frôlent en général à quelques centimètres (mais je dois reconnaître qu'aussi petite qu'elle soit, cette distance est toujours strictement positive, et je n'ai pas vu de bus se rentrer dedans. Les pilotes sont vraiment impressionnants!)
A bien y réfléchir, se système est tout à fait adapté au besoin: faire bouger 10 millions de personnes sur un réseau totalement saturé. Il n'y a pas d'horaire, mais la cadence est suffisante pour maintenir une attente raisonnable aux arrêts (je n'ai jamais attendu plus de 10 minutes), et tout est mis en place pour que le bus délivre ses clients au plus vite à leur destination: temps d'arrêt minimum, utilisation optimisée de l'espace-voirie, profiter des temps morts pour régler les affaires de tickets et payements dans le bus, et finalement, le bus n'est (contrairement aux idées qu'on s'en fait) pas plus bondé qu'il ne l'est à Paris ou à Bruxelles. Il y a aussi un système de siège prioritaires pour les moins valides et les femmes (mais qui ont l'air de marcher un peu comme chez nous, premier arrivé premier servi, puis on regarde par la fenêtre d'un air distrait).
Et tout en ayant l'air d'un cirque complètement ahurissant vu de l'extérieur, une fois qu'on en fait l'expérience, ça ressemble assez à un parcours en bus après tout.
Un truc que les guides touristiques ne mentionnent pas et qu'il faut faire absolument ici, c'est de prendre le bus. Pas en pleine poire quand on traverse la route au mauvais moment, mais emprunter le moyen de transport pour atteindre une destination. Première étape, à l'arrêt, il faut mener une enquête auprès des autres usagers pour savoir quel bus prendre. Ensuite guetter les bus qui arrivent vaguement en direction de l'arrêt (genre 1 toutes les 10 secondes en heure de pointe, souvent par grappe de 3 ou 4) pour voir si le numéro correspond. S'il n'y a pas de numéro, écouter les cris du gars qui pend hors du bus par la porte ouverte et qui annonce la ligne alors que le bus passe devant l'arrêt. Si c'est la bonne ligne, hurler un coup, gesticuler dans tous les sens et courir derrière le bus qui ne s'est pas arrêté à l'arrêt puisque personne ne gesticulait quand il s'en approchait. Quand le bus ralentit, sprinter, s'agripper à la rampe et monter dedans. Chercher des yeux un siège vide, puis se résigner à rester debout (Attention: se tenir!).
Un peu comme avec Ikea, on a maximisé l'espace utilisable et à côté du conducteur, il y a des banquettes fourre-passagers. L'entrée (unique) du bus est au milieu à gauche (eh oui, ancienne colonie britannique, ils ont gardé cette habitude de rouler à gauche)
Un peu plus tard, faire un contact visuel avec le gars qui pendait hors du bus (c'est le contrôleur; entre les arrêts il arrête de pendre, il est dans le bus), lui dire où on va, et le payer. A l'approche dudit arrêt, le gars nous fait un signe, on se fraye un chemin jusqu'à la porte et on saute en route, en évitant si possible une collision avec les gars qui sont en train de courir pour monter.
Un pilote de bus pendant la course
La course en bus prend ici une tournure très premier degré, et les pilotes de bus lancent leurs bolides à l'assaut de la route (y compris passants, pousse-pousse, vélos et autres qui ont le malheur de traîner dessus) dans une course effrennée l'un contre l'autre qui n'est pas sans rappeler les courses de chars de Rome. Le pilote fonce pied au plancher, manœuvre pour couper la route aux autre chars et dépasse les traînards en jubliant, pendant que le copilote (le contrôleur) lui signale les haltes imposées, les obstacles et les filouteries des concurrents, ainsi que, lors des temps d'arrêt, le moment optimal où il peut redémarrer (càd quand il reste moins de 3 gars qui doivent encore sauter dans le bus).
J'avais cette image du bus en Inde avec des gars aux fenêtres les bras ballant le long de la carlingue... Eh bien non, un bras pendant par la fenêtre court le risque d'être arraché lors du prochain dépassement: ils se frôlent en général à quelques centimètres (mais je dois reconnaître qu'aussi petite qu'elle soit, cette distance est toujours strictement positive, et je n'ai pas vu de bus se rentrer dedans. Les pilotes sont vraiment impressionnants!)
A bien y réfléchir, se système est tout à fait adapté au besoin: faire bouger 10 millions de personnes sur un réseau totalement saturé. Il n'y a pas d'horaire, mais la cadence est suffisante pour maintenir une attente raisonnable aux arrêts (je n'ai jamais attendu plus de 10 minutes), et tout est mis en place pour que le bus délivre ses clients au plus vite à leur destination: temps d'arrêt minimum, utilisation optimisée de l'espace-voirie, profiter des temps morts pour régler les affaires de tickets et payements dans le bus, et finalement, le bus n'est (contrairement aux idées qu'on s'en fait) pas plus bondé qu'il ne l'est à Paris ou à Bruxelles. Il y a aussi un système de siège prioritaires pour les moins valides et les femmes (mais qui ont l'air de marcher un peu comme chez nous, premier arrivé premier servi, puis on regarde par la fenêtre d'un air distrait).
Et tout en ayant l'air d'un cirque complètement ahurissant vu de l'extérieur, une fois qu'on en fait l'expérience, ça ressemble assez à un parcours en bus après tout.
Me. 12 mai - Le Victoria Hall, donc...
A l'issue du trajet en bus (qui valait donc déjà le coup en lui-même), il y avait la visite de l'imposant Victoria Memorial de Calcutta, une grosse bâtisse en marbe, immaculée, au centre d'un parc prafaitement charmant, érigé par le gouverneur de l'époque en l'honneur de sa reine, Victoria de son nom. Enfin, le gouverneur n'a évidemment pas érigé grand chose, il a probablement bu pas mal de tasses de thé en regardant des millers de travailleurs laborieux ériger...
Le marbre a cette magnifique propriété qu'il garde au frais et le climat devient parfaitement supportable, dans un palais de marbre avec un grand jardin aux mille palmiers avec des étangs et des mares de ci de là. D'ailleurs il semblerait que je ne suis pas le seul à penser ça, et je vois pas mal de familles qui prennent la vie du bon côté couchés dans l'herbe avec les enfants qui jouent à la balle ou jettent du naan aux canards.
A l'intérieur est exposée une multitude de tableaux montrant la ville au temps de La Compagnie des Indes et le parcours est ponctué de ventilateurs: Les tableaux qui sont exposés sous un ventilateur ont nettement plus de succès que les autres.
Le marbre a cette magnifique propriété qu'il garde au frais et le climat devient parfaitement supportable, dans un palais de marbre avec un grand jardin aux mille palmiers avec des étangs et des mares de ci de là. D'ailleurs il semblerait que je ne suis pas le seul à penser ça, et je vois pas mal de familles qui prennent la vie du bon côté couchés dans l'herbe avec les enfants qui jouent à la balle ou jettent du naan aux canards.
A l'intérieur est exposée une multitude de tableaux montrant la ville au temps de La Compagnie des Indes et le parcours est ponctué de ventilateurs: Les tableaux qui sont exposés sous un ventilateur ont nettement plus de succès que les autres.
Je. 13 mai - Kolkata - miam miam miam
Mon séjour ici me rappelle à bien des égards mes vacances familiales chez Mère-Grand: le soleil, les journées relax où les plans se font au présent et surtout la place centrale de la nourriture dans la journée (y compris les commérages joyeux et volubiles des sœurs en cuisine). Ah oui, et aussi, tout aussi primordial: l'absence d'Internet (en bon geek, j'ai pas tenu, j'ai déjà connecté mon téléphone quelques fois... et oui, j'ai vérifié qu'il n'y avait pas de réseau wireless ouvert dans le quartier).
Question nourriture, c'est la fête! Chaque jour, il y a dans mon assiette un légume nouveau dont je n'avais pas même connaissance: le boubou (des doigts de lentilles frites), le poultu (un machin jaune vert et pointu qui est lui aussi passé à la poêle pour le grand plaisir des papilles gustatives), le gourd amer, qui était trop amer à mon goût... J'ai appris à manger de la tête de poisson (avec une maîtrise très inférieure à Shikha qui arrive à n'en laisser que deux micro os), et à manger végétarien sans même m'en rendre compte.
A part le riz, ce que j'ai mangé a assez peu de points communs avec le butter chicken et ses variantes qui règne sur les menus des restaurants indiens occidentaux, et qui est riche en viande et sauce crémeuse et pauvre en légumes. Tout à l'inverse, il n'y a pas eu de cuisine au lait, plein de légumes et peu de viande.
Question nourriture, c'est la fête! Chaque jour, il y a dans mon assiette un légume nouveau dont je n'avais pas même connaissance: le boubou (des doigts de lentilles frites), le poultu (un machin jaune vert et pointu qui est lui aussi passé à la poêle pour le grand plaisir des papilles gustatives), le gourd amer, qui était trop amer à mon goût... J'ai appris à manger de la tête de poisson (avec une maîtrise très inférieure à Shikha qui arrive à n'en laisser que deux micro os), et à manger végétarien sans même m'en rendre compte.
A part le riz, ce que j'ai mangé a assez peu de points communs avec le butter chicken et ses variantes qui règne sur les menus des restaurants indiens occidentaux, et qui est riche en viande et sauce crémeuse et pauvre en légumes. Tout à l'inverse, il n'y a pas eu de cuisine au lait, plein de légumes et peu de viande.
Ve. 14 mai - Kolkata - adieux
Je commence plus ou moins à me faire au temps qu'il fait ici: aujourd'hui j'ai réussi à dormir dans le four jusqu'à midi! I found you!Puis après un petit-déjeûner familial tous assis sur le lit, je vais jouer à cache-cache avec Angel (je vous raconte pas la tête des voisins quand ils tombent sur moi, embusqué entre deux voitures ou dans l'entrée d'un immeuble, voire en train de courir derrière une petite fille... je connais deux-trois endroits où pour le même prix, j'aurais gagné un aller simple pour le poste), pendant que les sœurs peuvent papoter en paix.
La gestion de l'eau ici n'est pas réduite à deux robinets, un rouge et un bleu et voilà, comme chez nous. Il y a un robinet, qui donne de l'eau tiède, claire, mais infecte à boire (probablement aussi pas trop saine), qu'on utilise pour faire sa toilette et la vaisselle. Il y a l'eau qui est livrée chaque matin par porteur et bidons (le gars arrive avec des bidons, la ménagère avec autant de récipients qu'elle peut en trouver, on transvase et l'affaire est réglée). Cette eau-là, toujours tiède, claire et toujours pas trop sûre mais un peu plus que l'autre, est utilisée pour faire la cuisine. Et finalement il y a l'eau en bouteille, qu'on achète au magasin, et qui elle aussi se décline en diverses variantes: tiède (genre 30°C) par défaut, froide (qui vient du frigo: parfaite!), saisie (qui était tiède, qu'on a mis au freezer pendant 15 minutes et qui est maintenant juste bien), gelée (la même, mais qu'on a oublié au freezer un peu trop longtemps), mixée (un mélange d'eau froide et d'eau tiède, pour atténuer le contraste de température), recuite (celle qui était froide, mais qu'on a malheureusement oublié de l'y remettre et qui est revenue à l'état naturel d'eau tiède). Le résultat est qu'il y a en permanence une bonne dizaine de bouteilles d'eau de toutes sortes qui traînent partout dans la maison (qui dans la chambre, qui dans le frigo etc.) et que c'est un peu confus de savoir quelle bouteille contient quelle eau (mais en général c'est vite identifié).
Et ce soir, la grande aventure: on embarque toute la famille sur un train pour rejoindre Bangalore: 36 heures de voyage, une lifetime experience!
Ou pas...
La gestion de l'eau ici n'est pas réduite à deux robinets, un rouge et un bleu et voilà, comme chez nous. Il y a un robinet, qui donne de l'eau tiède, claire, mais infecte à boire (probablement aussi pas trop saine), qu'on utilise pour faire sa toilette et la vaisselle. Il y a l'eau qui est livrée chaque matin par porteur et bidons (le gars arrive avec des bidons, la ménagère avec autant de récipients qu'elle peut en trouver, on transvase et l'affaire est réglée). Cette eau-là, toujours tiède, claire et toujours pas trop sûre mais un peu plus que l'autre, est utilisée pour faire la cuisine. Et finalement il y a l'eau en bouteille, qu'on achète au magasin, et qui elle aussi se décline en diverses variantes: tiède (genre 30°C) par défaut, froide (qui vient du frigo: parfaite!), saisie (qui était tiède, qu'on a mis au freezer pendant 15 minutes et qui est maintenant juste bien), gelée (la même, mais qu'on a oublié au freezer un peu trop longtemps), mixée (un mélange d'eau froide et d'eau tiède, pour atténuer le contraste de température), recuite (celle qui était froide, mais qu'on a malheureusement oublié de l'y remettre et qui est revenue à l'état naturel d'eau tiède). Le résultat est qu'il y a en permanence une bonne dizaine de bouteilles d'eau de toutes sortes qui traînent partout dans la maison (qui dans la chambre, qui dans le frigo etc.) et que c'est un peu confus de savoir quelle bouteille contient quelle eau (mais en général c'est vite identifié).
Et ce soir, la grande aventure: on embarque toute la famille sur un train pour rejoindre Bangalore: 36 heures de voyage, une lifetime experience!
Ou pas...
Sa. 15 mai - Kolkata: le retour
Alors qu'on enfourne tout le monde et ses affaires dans le taxi qui va à la gare, on se rend compte que notre billet de train, acheté il y a deux jours, a une discrète mention "WL", ce qui veut dire waitlist: sur liste d'attente. Alors voilà comment ça se passe: à mesure que des gars annulent leur billet avec places confirmées, on se rapproche de la tête de la waitlist, puis finalement, on se voit assigner les places de ceux qui se débinent à ce moment-là. Pour un peu plus de transparence dans le système, les listes des places confirmées et en attente selon la situation 1h avant le départ sont affichées en gare sur des grands listings, et il existe un service SMS qui donne le statut d'une réservation.
En embarquant dans le taxi, on a le n°12 sur la waitlist, quelques klaxons et embouteillages plus tard, quand on passe les contrôles de sécurité de la gare, on est n°8. A ce moment, le train entre en gare, une bonne heure avant son heure de départ.
Je ne me pose pas très longtemps la question du pourquoi ce train reste-il à quai toute une heure: il y a une file interminable de gens devant les wagons de la 3ème classe (où il n'y a pas de réservation, mais probablement pas de place assise pour tout le monde non plus), et des tas de gens plus ou moins perplexes devant les listings affichés un peu partout, y compris sur chaque wagon.
Nous, on est dans la catégorie des "perplexes". Enfin pas moi, qui suis dans la catégorie "je reste hors des pieds et je m'occupe des bagages".
S'en suit une espèce de cache-cache avec le contrôleur du train, qu'on arrive à localiser en moins de 20 minutes, mais tout ça pour se voir annoncer que le train est complètement surbooké et qu'on n'a pas une chance de se voir attribuer 4 couchettes dans le même compartiment. Il y a bien des rumeurs de gens qui dans de pareilles circonstances sont montés dans le train et en sont ressortis vivants, mais pour un trajet de 36 heures incluant 2 nuits, la couchette est un atout relativement indispensable...
A peu près à l'heure de départ annoncée, le train démarre et nous aussi, avec armes et bagages, dans un taxi et dans la direction opposée: les dieux du chemin de fer n'étaient pas avec nous ce soir, on réessayera une autre fois.
En embarquant dans le taxi, on a le n°12 sur la waitlist, quelques klaxons et embouteillages plus tard, quand on passe les contrôles de sécurité de la gare, on est n°8. A ce moment, le train entre en gare, une bonne heure avant son heure de départ.
Je ne me pose pas très longtemps la question du pourquoi ce train reste-il à quai toute une heure: il y a une file interminable de gens devant les wagons de la 3ème classe (où il n'y a pas de réservation, mais probablement pas de place assise pour tout le monde non plus), et des tas de gens plus ou moins perplexes devant les listings affichés un peu partout, y compris sur chaque wagon.
Nous, on est dans la catégorie des "perplexes". Enfin pas moi, qui suis dans la catégorie "je reste hors des pieds et je m'occupe des bagages".
S'en suit une espèce de cache-cache avec le contrôleur du train, qu'on arrive à localiser en moins de 20 minutes, mais tout ça pour se voir annoncer que le train est complètement surbooké et qu'on n'a pas une chance de se voir attribuer 4 couchettes dans le même compartiment. Il y a bien des rumeurs de gens qui dans de pareilles circonstances sont montés dans le train et en sont ressortis vivants, mais pour un trajet de 36 heures incluant 2 nuits, la couchette est un atout relativement indispensable...
A peu près à l'heure de départ annoncée, le train démarre et nous aussi, avec armes et bagages, dans un taxi et dans la direction opposée: les dieux du chemin de fer n'étaient pas avec nous ce soir, on réessayera une autre fois.
Di. 16 mai - Kolkata, der des der
Et finalement, quelques images tirées à gauche et à droite dans les rues de Calcutta...
Preuve que les règles de la beauté n'ont rien d'universelles, ce qui est fourré à grand coups de pub dans la tête des jeunes filles ici n'est pas qu'il faut avoir le teint hâlé d'une peau délicieusement bronzée par le soleil, mais la peau blanche comme la neige... Sous un soleil perpétuellement rayonnant, c'est facile tiens!
En fait, autant que d'avoir un teint bronzé etc. etc. au pays des nuages perpétuellement douchants... Mais cette pepétuelle lutte de Sisyphe n'est pas perdue pour tout le monde: les actionnaires de L'Oréal gagnent à tous les coups!
Tant qu'on reste en ville, il n'y a pas besoin de s'armer de provisions pour la journée: les provisions sont là, partout, alléchantes, étalées dans toute leur beauté le long de la route:
Lychees, mangues,
noix de coco (attention il y a deux sortes: les Malay (avec Malay) et les Malayna (sans Malay) -- le Malay c'est un truc blanc à l'intérieur qui est un peu différent des autres trucs blancs à l'intérieur), bananes,... tout ce qu'on veut!
Et finalement, on n'a vraiment visité l'Inde qu'après s'être arrêté 5 minutes pour prendre un thé dans une de ces boutiques le long de la route (qui vend aussi du tabac à chiquer et des cigarettes à la pièce): c'est la version Indienne du chtit café: La petite pause de la journée, on se relaxe 5 minutes avant de repartir de plus belle dans la mêlée...
Preuve que les règles de la beauté n'ont rien d'universelles, ce qui est fourré à grand coups de pub dans la tête des jeunes filles ici n'est pas qu'il faut avoir le teint hâlé d'une peau délicieusement bronzée par le soleil, mais la peau blanche comme la neige... Sous un soleil perpétuellement rayonnant, c'est facile tiens!
En fait, autant que d'avoir un teint bronzé etc. etc. au pays des nuages perpétuellement douchants... Mais cette pepétuelle lutte de Sisyphe n'est pas perdue pour tout le monde: les actionnaires de L'Oréal gagnent à tous les coups!
Tant qu'on reste en ville, il n'y a pas besoin de s'armer de provisions pour la journée: les provisions sont là, partout, alléchantes, étalées dans toute leur beauté le long de la route:
Lychees, mangues,
noix de coco (attention il y a deux sortes: les Malay (avec Malay) et les Malayna (sans Malay) -- le Malay c'est un truc blanc à l'intérieur qui est un peu différent des autres trucs blancs à l'intérieur), bananes,... tout ce qu'on veut!
Et finalement, on n'a vraiment visité l'Inde qu'après s'être arrêté 5 minutes pour prendre un thé dans une de ces boutiques le long de la route (qui vend aussi du tabac à chiquer et des cigarettes à la pièce): c'est la version Indienne du chtit café: La petite pause de la journée, on se relaxe 5 minutes avant de repartir de plus belle dans la mêlée...
Monday, May 17, 2010
Mon. 17 May - Bangalore: 2 ans après
Mon arrivée à Bangalore a peu en commun avec ma première visite en Inde en 2007: J'atterris dans un aéroport ultra-moderne (forcément, il a été ouvert il y a juste 2 ans), propre, clair, qui offre des services professionnels et bien organisés. Finie la foire d'empoigne avec des chauffeurs de taxi et autres raccoleurs de tous poils dès l'entrée dans le hall des arrivées; place à des employés serviables qui parlent un anglais parfait, donnant une estimation correcte du prix de la course, de sa durée et de la distance et même les tarifs du ticket de bus pour comparaison. Une fois dans le taxi, on n'est pas au bout de sa surprise: il y a des ceintures de sécurité, on roule sur une route plane, éclairée et correctement signalisée. Et puis il y a autre chose qui colle pas... Il y a des bandes de circulation dessinées sur le sol, les voitures (tiens oui, il n'y a pas cette composition hétéroclite de motos, vélos, rickshaws, charrette à bœufs etc.) respectent même lesdites bandes.
Et oui!!! Voilà ce qui ne va pas du tout: Je n'ai pas entendu le son d'un klaxon pendant 5 bonnes minutes! Que se passe-t-il? Ah là là! Les traditions se perdent!
A propos de traditions, et pour ne pas les brusquer plus que de raison, on a décidé de scinder notre petit groupe de voyage en deux parties: les plus indiennes d'entre-nous (Shikha, sa sœur et sa nièce) ont terminé le voyage à la maison familiale, pendant que ceux qui sont moins indiens (moi) finissent à l'hôtel. Ce qui tombe bien, ça leur permet de se raconter des tas de retrouvailles en bengali, et ça me permet de retrouver une douche, un lit, une piscine, un bar à cocktail et par-dessus tout: Internet!
Et oui!!! Voilà ce qui ne va pas du tout: Je n'ai pas entendu le son d'un klaxon pendant 5 bonnes minutes! Que se passe-t-il? Ah là là! Les traditions se perdent!
A propos de traditions, et pour ne pas les brusquer plus que de raison, on a décidé de scinder notre petit groupe de voyage en deux parties: les plus indiennes d'entre-nous (Shikha, sa sœur et sa nièce) ont terminé le voyage à la maison familiale, pendant que ceux qui sont moins indiens (moi) finissent à l'hôtel. Ce qui tombe bien, ça leur permet de se raconter des tas de retrouvailles en bengali, et ça me permet de retrouver une douche, un lit, une piscine, un bar à cocktail et par-dessus tout: Internet!
Ma. 18 mai - Bangalore
Il n'y a pas à dire, mais la chambre climatisée, le gros lit douillet, la douche nickel et la piscine sont plutôt de l'ordre de l'agréable (quoiqu'au final la climatisation n'était pas si importante que ça parce que la ville entière est climatisée aujourd'hui: il pleut, de ce genre de pluie d'été agréable et rafraîchissante). Mais une de mes premières impressions en me levant était une petite nostalgie à l'envers du sourire radieux d'Angel et des "Bonjour tu as bien dormi?" de Shikha, que tout le luxe du monde ne remplace pas...
Le Ista hotel offre une vue imprenable sur Bangalore, une agréable terrasse et piscine au 4ème étage, à l'abri de l'animation et du bruit de la rue... et bientôt une vue imprenable sur le métro aérien (en construction) depuis la piscine, avec animation et bruit en premier plan... Déjà à l'heure actuelle, les travailleurs du métro ont une vue imprenable sur les touristes dans la piscine.
explications, vu d'en-bas...
Le temps de me remémorer ma vie de consultant où tout ce luxe débordant était mon ordinaire (et de lire quelques news et mails, publier mon post d'hier) et Shikha réapparaît: on est attendus pour le lunch chez ses parents. Ca tombe bien, je me suis mis en condition en lisant le journal ce matin: on y parle justement d'une fille retrouvée "suicidée" après s'être choisi un mari qui ne revenait pas à la famille (en l'occurrence une histoire de castes pas compatibles).
Je fais mes adieux à la piscine et je me prépare à affronter mon destin et à mourir dignement, martyr de traditions ségrégationnistes.
Après une traversée de la ville à califourchon sur le scooter de Shikha (où j'ai cru quelques fois qu'on allait me retrouver sous forme de statistique d'accidents de la route et me priver de mon martyrat pour cause, nettement moins digne et glorieuse, de mort par passé sous le camion), j'arrive à la maison des parents.
Qui me rappelle immédiatement les vacances familiales chez mes grands-parents, en Provence: une maison fraîche, le sol pavé de marbre (ou une autre pierre?) blanc, il y a des gros fauteuils en cuir noir et des murs clairs, l'un ou l'autre ventilateur amène la température de la pièce à "Juste parfait". Les habitants aussi ne sont pas sans me rappeler ma grand-mère règnant en maître sur les fourneaux et lançant des blagues en Bruxellois depuis la cuisine, et mon grand-père assis dans un fauteuil savourant la vie en la regardant s'ébattre autour de lui.
Je fais une tentative de Namaskar et Apna kamon achen, les 3 mots de Bengali que je connais, et je suis immédiatement récompensé par des larges sourires, une tasse de thé et des biscuits.
S'en suivent un repas gastronomique et une après-midi oisive et paisible comme on n'en fait qu'en vacances sous le soleil.
Au final, la seule tradition dont j'ai été "victime" est celle d'accueillir ses hôtes les bras ouverts et leur offrir gîte et couvert. Mon martyre est ajourné à une session ultérieure.
Le Ista hotel offre une vue imprenable sur Bangalore, une agréable terrasse et piscine au 4ème étage, à l'abri de l'animation et du bruit de la rue... et bientôt une vue imprenable sur le métro aérien (en construction) depuis la piscine, avec animation et bruit en premier plan... Déjà à l'heure actuelle, les travailleurs du métro ont une vue imprenable sur les touristes dans la piscine.
explications, vu d'en-bas...
Le temps de me remémorer ma vie de consultant où tout ce luxe débordant était mon ordinaire (et de lire quelques news et mails, publier mon post d'hier) et Shikha réapparaît: on est attendus pour le lunch chez ses parents. Ca tombe bien, je me suis mis en condition en lisant le journal ce matin: on y parle justement d'une fille retrouvée "suicidée" après s'être choisi un mari qui ne revenait pas à la famille (en l'occurrence une histoire de castes pas compatibles).
Je fais mes adieux à la piscine et je me prépare à affronter mon destin et à mourir dignement, martyr de traditions ségrégationnistes.
Après une traversée de la ville à califourchon sur le scooter de Shikha (où j'ai cru quelques fois qu'on allait me retrouver sous forme de statistique d'accidents de la route et me priver de mon martyrat pour cause, nettement moins digne et glorieuse, de mort par passé sous le camion), j'arrive à la maison des parents.
Qui me rappelle immédiatement les vacances familiales chez mes grands-parents, en Provence: une maison fraîche, le sol pavé de marbre (ou une autre pierre?) blanc, il y a des gros fauteuils en cuir noir et des murs clairs, l'un ou l'autre ventilateur amène la température de la pièce à "Juste parfait". Les habitants aussi ne sont pas sans me rappeler ma grand-mère règnant en maître sur les fourneaux et lançant des blagues en Bruxellois depuis la cuisine, et mon grand-père assis dans un fauteuil savourant la vie en la regardant s'ébattre autour de lui.
Je fais une tentative de Namaskar et Apna kamon achen, les 3 mots de Bengali que je connais, et je suis immédiatement récompensé par des larges sourires, une tasse de thé et des biscuits.
S'en suivent un repas gastronomique et une après-midi oisive et paisible comme on n'en fait qu'en vacances sous le soleil.
Au final, la seule tradition dont j'ai été "victime" est celle d'accueillir ses hôtes les bras ouverts et leur offrir gîte et couvert. Mon martyre est ajourné à une session ultérieure.
Me. 19 mai - Bangalore
Un autre aspect familier, c'est l'absence d'horaires: je me lève quand j'ai fini de dormir, je mange quand j'ai faim et quand je veux rencontrer un ami (j'en ai laissé quelques-uns lors de mes visites il y a 2 ans), je l'appelle une heure avant pour fixer rendez-vous.
Un effet inattendu de ce manque d'horaires est que je me retrouve à manger chez les parents hier soir vers tard et comme il pleut dehors et qu'on me propose très gentiment de rester dormir ici (déjà que tout le monde a pas très bien compris pourquoi je suis resté à l'hôtel plutôt que de me pointer directement ici), je ne me sens pas le cœur de demander un lift nocturne jusqu'à l'hôtel.
Je me retrouve dans cette situation surprenante où j'ai tout le vocabulaire d'un vaudeville standard ("beaux-parents", "découcher", "amant", "chambre d'hôtel"...), mais qu'il s'assemble d'une façon complètement inattendue: l'amant loge chez les beaux-parents pendant que sa valise découche à l'hôtel?!? Ca ne paraît pas très vendeur comme histoire...
Un effet inattendu de ce manque d'horaires est que je me retrouve à manger chez les parents hier soir vers tard et comme il pleut dehors et qu'on me propose très gentiment de rester dormir ici (déjà que tout le monde a pas très bien compris pourquoi je suis resté à l'hôtel plutôt que de me pointer directement ici), je ne me sens pas le cœur de demander un lift nocturne jusqu'à l'hôtel.
Je me retrouve dans cette situation surprenante où j'ai tout le vocabulaire d'un vaudeville standard ("beaux-parents", "découcher", "amant", "chambre d'hôtel"...), mais qu'il s'assemble d'une façon complètement inattendue: l'amant loge chez les beaux-parents pendant que sa valise découche à l'hôtel?!? Ca ne paraît pas très vendeur comme histoire...
Je. 20 mai - Bangalore
J'aime vraiment bien l'ambiance qui règne dans la maison. Il y a de l'animation, ça papote et ça rigole dans tous les sens, il y a toujours une tasse de thé qui m'attend quelque part, ou un plat plein de bons trucs nouveaux, et tout le monde est gentil avec moi.
Question papote, évidemment, la majorité se passe en Bengali, mais je capte de temps en temps des extraits de conversation ponctués de "okéçava" appris à Calcutta et dûment propagés jusqu'ici. L'échange linguistique est en bon chemin! Pour ma part, je place quelques "theek ache" (ça va), "khub bhalo" (très bien) ou "chello!" (en route!) par-ci par-là, c'est du meilleur effet!
Question papote, évidemment, la majorité se passe en Bengali, mais je capte de temps en temps des extraits de conversation ponctués de "okéçava" appris à Calcutta et dûment propagés jusqu'ici. L'échange linguistique est en bon chemin! Pour ma part, je place quelques "theek ache" (ça va), "khub bhalo" (très bien) ou "chello!" (en route!) par-ci par-là, c'est du meilleur effet!
Ve. 21 mai - Bangalore, retour aux sources
La télé déborde de nouvelles à propos d'un cyclone qui fait des ravages sur les côtes de l'Andra Pradesh et du Tamil Nadu, une région voisine de celle-ci. Mon train de pensée commence par une certaine satisfaction d'avoir annulé notre visite à Chennai, présentement inondée, puis enchaîne sur une certaine inquiétude à propos de notre vol de demain, qui doit justement survoler l'Andra Pradesh... Bah, si celui-là nous amène effectivement à Delhi, j'ai bon espoir que l'aéroport d'Helsinki sera enseveli sous les cendres du volcan dont on-ne-peut-pas-dire-le-nom et que c'est un vrai miracle si mardi matin, je suis effectivement à Zürich.
Sudhansu m'avait annoncé il y a deux ans qu'il allait se marier... Je vois que c'est chose faite et que les choses vont bon train pour lui!
Aujourd'hui, je rends visite à mes ex-collègues de Capco.
Une d'entre-eux travaille maintenant pour Yahoo! qui occupe un bureau parmi les bureaux d'un parc de bureaux comme il y en a des tas par ici. On a dû parcourir le parc en long et en large pendant 10 bonnes minutes, passant et repassant devant les bureaux de Microsoft, IBM et autres, demandant à 3 reprises où il se cache, pour finalement tomber sur celui de Yahoo!, introuvable... Ils font pas dans le moteur de recherche, ces gars-là?...
Enfin, au train où vont les choses, ils ont déjà vendu leur âme au diable et sont en bonne voie de rejoindre Netscape au paradis des gloires posthumes de la ruée vers le web.
Sudhansu m'avait annoncé il y a deux ans qu'il allait se marier... Je vois que c'est chose faite et que les choses vont bon train pour lui!
Aujourd'hui, je rends visite à mes ex-collègues de Capco.
Une d'entre-eux travaille maintenant pour Yahoo! qui occupe un bureau parmi les bureaux d'un parc de bureaux comme il y en a des tas par ici. On a dû parcourir le parc en long et en large pendant 10 bonnes minutes, passant et repassant devant les bureaux de Microsoft, IBM et autres, demandant à 3 reprises où il se cache, pour finalement tomber sur celui de Yahoo!, introuvable... Ils font pas dans le moteur de recherche, ces gars-là?...
Enfin, au train où vont les choses, ils ont déjà vendu leur âme au diable et sont en bonne voie de rejoindre Netscape au paradis des gloires posthumes de la ruée vers le web.
Sa. 22 mai - Bangalore avant le départ
La télé se veut vraiment encouragente ces jours-ci, et la voici tout en effervescence à propos d'un accident d'avion à Mangalore. Pfewww, à une lettre près, j'étais dans de beaux draps (voire même dans un linceul)!
L'événement n'a pas eu le temps d'arriver en première page du journal du matin, qui parle du coup d'autres nouvelles diverses, par exemple une expérience de Frankenstein réussie aux U.S.A. (sur un organisme unicellulaire. Hollywood doit attendre encore un peu avant de nous ressortir le classique).
J'y lis aussi un autre article sur la dernière trouvaille en terme de traditions rétrogrades (il faut pas croire, les conservateurs peuvent se montrer très progressistes quand il s'agit d'inventer des nouvelles entraves aux libertés individuelles): la contrainte du gotra sur le mariage.
Le gotra, c'est la lignée: les ascendants, cousins etc. d'une personne jusqu'au 6ème degré, arrondi par le haut et incluant tout le village et les villages voisins. La règle, c'est qu'il est déconseillé de choisir son conjoint dans le gotra de son père ou de sa mère (conseil qu'on est libre de ne pas suivre, mais alors la famille commence à préparer les suicides, question de réparer l'honneur bafoué). On connaissait déjà le "conseil" de se marier dans la même religion et la même caste, mais ici les choses se compliquent: il faut en plus se trouver un gotra différent. Je vois comment ils sont en train de résoudre leur problème de surpopulation: se trouver un conjoint devient un problème NP-complet, qu'il faut des années pour résoudre. Déjà les sorciers du village et autres entremetteurs doivent faire des études poussées en théorie des graphes, cliques maximales, recouvrement etc. pour arriver à caser tout le monde.
L'événement n'a pas eu le temps d'arriver en première page du journal du matin, qui parle du coup d'autres nouvelles diverses, par exemple une expérience de Frankenstein réussie aux U.S.A. (sur un organisme unicellulaire. Hollywood doit attendre encore un peu avant de nous ressortir le classique).
J'y lis aussi un autre article sur la dernière trouvaille en terme de traditions rétrogrades (il faut pas croire, les conservateurs peuvent se montrer très progressistes quand il s'agit d'inventer des nouvelles entraves aux libertés individuelles): la contrainte du gotra sur le mariage.
Le gotra, c'est la lignée: les ascendants, cousins etc. d'une personne jusqu'au 6ème degré, arrondi par le haut et incluant tout le village et les villages voisins. La règle, c'est qu'il est déconseillé de choisir son conjoint dans le gotra de son père ou de sa mère (conseil qu'on est libre de ne pas suivre, mais alors la famille commence à préparer les suicides, question de réparer l'honneur bafoué). On connaissait déjà le "conseil" de se marier dans la même religion et la même caste, mais ici les choses se compliquent: il faut en plus se trouver un gotra différent. Je vois comment ils sont en train de résoudre leur problème de surpopulation: se trouver un conjoint devient un problème NP-complet, qu'il faut des années pour résoudre. Déjà les sorciers du village et autres entremetteurs doivent faire des études poussées en théorie des graphes, cliques maximales, recouvrement etc. pour arriver à caser tout le monde.
Di. 23 mai - Agra (aller)
Pour notre dernière journée en Inde, quoi de plus normal que d'aller passer la journée en amoureux voir le Taj Mahal à Agra? La réception de l'hôtel nous renseigne une agence de bus qui offre justement ça, rendez-vous rue machin demain à 7h (aïe!), retour à Delhi vers minuit (oups! c'est pas la porte à côté Agra!)
Le lendemain matin, on se retrouve rue machin vers 7h, il y a des bus dans tous les sens, pas la moindre idée comment savoir lequel est le nôtre. Quelques coups de téléphone et une bonne dose d'anxiété plus tard, un gars frappe à la vitre du taxi et nous montre notre bus, qui est plein de Delhisiens qui vont visiter Agra pour la journée, plus un guide qui bavarde dans le micro et compte les têtes.
Un fois sortis de la ville, je profite d'une circulation vaguement fluide pour m'endormir et tenter de compléter ma nuit de sommeil. Après deux heures de vague somnolence de bus, je me réveille: le bus est en train de s'arrêter sur une aire de repos équipée d'un resto-route placardé d'affiches pepsi, en rase campagne: c'est l'heure du déjeûner.
Un panneau qui n'est pas dédié à la gloire de pepsi indique, lui, Agra: 100km vers la gauche, Delhi: 100km vers la droite. Un rapide calcul mental me confirme que j'ai intérêt à faire ami-ami avec ma place dans le bus, parce que je vais y passer un temps certain aujourd'hui. Un second calcul de prévention-santé m'indique que j'ai intérêt à faire gaffe à ce que j'avale ici, si je veux pas passer le reste de la journée à me tortiller très inconfortablement sur mon siège.
100 km et deux heures plus tard, donc, nous voilà arrivés à Agra, où il fait encore plus chaud que tout ce que j'ai vu lors de ce voyage réuni. Question de faire durer le plaisir, on commence par visiter le fort rouge d'Agra (à ne pas confondre avec le fort rouge de Delhi).
C'est grand, c'est beau, c'est rouge, mais on n'a pas écouté grand chose aux commentaires du guide, trop occupé qu'on était à sauter de zone d'ombre en zone d'ombre.
On fait comme tout le monde jusqu'au bout...Après l'incontour-nable (et imposée) halte-souvenirs (où l'on pouvait acheter des petits-taj mahal, des mini-taj mahal, des nano-taj mahal —tiens, j'ai pas vu les iTaj—, plus des tapis, saris et tout ce que tu veux), nous voilà arrivés à la bientôt huitième merveille du monde: l'imposant Taj Mahal.
Aussi beau en vrai qu'en images, et très impressionnant. Dire que tout ce bazar a été fait pour une morte! Eh bien!... Enfin, maintenant il fait rêver tout un pays et vivre une foulitude de guides plus ou moins officiels, photographes, vendeurs de bidules, conducteurs de pousse-pousse etc.
Bon, y a rien à dire, c'est magnifique!
Le lendemain matin, on se retrouve rue machin vers 7h, il y a des bus dans tous les sens, pas la moindre idée comment savoir lequel est le nôtre. Quelques coups de téléphone et une bonne dose d'anxiété plus tard, un gars frappe à la vitre du taxi et nous montre notre bus, qui est plein de Delhisiens qui vont visiter Agra pour la journée, plus un guide qui bavarde dans le micro et compte les têtes.
Un fois sortis de la ville, je profite d'une circulation vaguement fluide pour m'endormir et tenter de compléter ma nuit de sommeil. Après deux heures de vague somnolence de bus, je me réveille: le bus est en train de s'arrêter sur une aire de repos équipée d'un resto-route placardé d'affiches pepsi, en rase campagne: c'est l'heure du déjeûner.
Un panneau qui n'est pas dédié à la gloire de pepsi indique, lui, Agra: 100km vers la gauche, Delhi: 100km vers la droite. Un rapide calcul mental me confirme que j'ai intérêt à faire ami-ami avec ma place dans le bus, parce que je vais y passer un temps certain aujourd'hui. Un second calcul de prévention-santé m'indique que j'ai intérêt à faire gaffe à ce que j'avale ici, si je veux pas passer le reste de la journée à me tortiller très inconfortablement sur mon siège.
100 km et deux heures plus tard, donc, nous voilà arrivés à Agra, où il fait encore plus chaud que tout ce que j'ai vu lors de ce voyage réuni. Question de faire durer le plaisir, on commence par visiter le fort rouge d'Agra (à ne pas confondre avec le fort rouge de Delhi).
C'est grand, c'est beau, c'est rouge, mais on n'a pas écouté grand chose aux commentaires du guide, trop occupé qu'on était à sauter de zone d'ombre en zone d'ombre.
On fait comme tout le monde jusqu'au bout...Après l'incontour-nable (et imposée) halte-souvenirs (où l'on pouvait acheter des petits-taj mahal, des mini-taj mahal, des nano-taj mahal —tiens, j'ai pas vu les iTaj—, plus des tapis, saris et tout ce que tu veux), nous voilà arrivés à la bientôt huitième merveille du monde: l'imposant Taj Mahal.
Aussi beau en vrai qu'en images, et très impressionnant. Dire que tout ce bazar a été fait pour une morte! Eh bien!... Enfin, maintenant il fait rêver tout un pays et vivre une foulitude de guides plus ou moins officiels, photographes, vendeurs de bidules, conducteurs de pousse-pousse etc.
Bon, y a rien à dire, c'est magnifique!
Di. 23 mai - Agra (retour)
Une fois la merveille vue, on a un peu des étoiles dans le yeux et on a un peu juste envie de rester béat et rentrer chez soi, s'asseoir dans le fauteuil et ne rien faire les yeux fermés pendant une heure. S'abandonner à la beauté, tout ça... Sauf que, détail mineur, entre maintenant et le "chez moi" le plus proche (l'hôtel à Delhi), il y a le retour de ce trajet interminable à l'aller. Il est 6h, je suis optimiste et prévois un retour avant minuit (pour 200 km de route, ça semble même réaliste).
Je m'endors donc du sommeil du juste sur mon siège, espérant tenir 3 ou 4 heures et me réveiller à l'hôtel. Je me réveille en effet 2 ou 3 heures plus tard, le bus se faufile dans les ruelles étroites d'un village que j'identifie comme n'étant pas Delhi, et qui ne colle pas du tout à ma conception du voyage retour composé d'autoroutes, boulevards urbains et porte de l'hôtel.
Le guide, dans sa grande générosité, nous offre une visite bonus d'un temple qui traîne vaguement sur le chemin du retour... Génial, ça fera une heure plus tard dans mon lit, j'avais justement besoin de ça!
Une ruelle de magasins de bidules sur le chemin du temple.
L'entrée du temple. Il est interdit de photographier les temples et ils rigolent pas avec ça: gardes, portique de sécurité et tout le toutim, pire qu'à l'aéroport!
Et c'est là forcément, dans la distraction de ma béatitude taj-mahalesque qui se transforme à grands pas en impatience à l'envers de mon lit, que je ne me rends pas compte qu'on nous a filoutement échangé notre guide pour un autre guide...
Quand, la nuit tombée, le bus se remet en marche, je guette avidement l'arrivée d'une autoroute,d'un signe routier qui m'indiquerait Delhi à moins de 60 km... Je ne fais donc pas attention à notre nouveau guide qui déblatère comme un exalté dans le micro... et qui, derrière mon dos (enfin non, devant, mais en Hindi, ce qui revient au même) est en train d'annoncer qu'on va encore faire le grand chelem des temples et autres lieux saints de la prime enfance de Krishna qui a vécu dans la région, a prié par ici, mangé par là, foulé des pavés de ses saints pieds un peu plus loin...
Là, il est genre minuit, on est paumés dans un village —saint!— à 3 heures de route de Delhi, à suivre un allumé qui nous montre des vieilles pierre en exultant. Je suis de toute évidence captivé par l'expérience spirituelle unique... ou par une trouvaille que je viens de faire dans mon nez?
Je m'endors donc du sommeil du juste sur mon siège, espérant tenir 3 ou 4 heures et me réveiller à l'hôtel. Je me réveille en effet 2 ou 3 heures plus tard, le bus se faufile dans les ruelles étroites d'un village que j'identifie comme n'étant pas Delhi, et qui ne colle pas du tout à ma conception du voyage retour composé d'autoroutes, boulevards urbains et porte de l'hôtel.
Le guide, dans sa grande générosité, nous offre une visite bonus d'un temple qui traîne vaguement sur le chemin du retour... Génial, ça fera une heure plus tard dans mon lit, j'avais justement besoin de ça!
Une ruelle de magasins de bidules sur le chemin du temple.
L'entrée du temple. Il est interdit de photographier les temples et ils rigolent pas avec ça: gardes, portique de sécurité et tout le toutim, pire qu'à l'aéroport!
Et c'est là forcément, dans la distraction de ma béatitude taj-mahalesque qui se transforme à grands pas en impatience à l'envers de mon lit, que je ne me rends pas compte qu'on nous a filoutement échangé notre guide pour un autre guide...
Quand, la nuit tombée, le bus se remet en marche, je guette avidement l'arrivée d'une autoroute,d'un signe routier qui m'indiquerait Delhi à moins de 60 km... Je ne fais donc pas attention à notre nouveau guide qui déblatère comme un exalté dans le micro... et qui, derrière mon dos (enfin non, devant, mais en Hindi, ce qui revient au même) est en train d'annoncer qu'on va encore faire le grand chelem des temples et autres lieux saints de la prime enfance de Krishna qui a vécu dans la région, a prié par ici, mangé par là, foulé des pavés de ses saints pieds un peu plus loin...
Là, il est genre minuit, on est paumés dans un village —saint!— à 3 heures de route de Delhi, à suivre un allumé qui nous montre des vieilles pierre en exultant. Je suis de toute évidence captivé par l'expérience spirituelle unique... ou par une trouvaille que je viens de faire dans mon nez?
Lu. 24 mai - La mer d'Aral
Le voyage de retour est splendide... on passe par le Kashmir, les contreforts de l'Himalaya, la Russie, puis la Finlande.
Entre deux films (dont un Wake Up Sid, que j'ai vraiment bien aimé... une comédie indienne moderne, sans danses et montagnes suisses), je jette un œil à la carte, puis dehors, puis de nouveau à la carte: Elle montre un petit avion au-dessus d'une grande mer. Dehors, je vois trois lacs ridicules... cherchez l'erreur.
C'est la mer d'Aral... merveilleuse conséquence de l'agriculture planifiée soviétique. En fait, elle s'invite même au palmarès des catastrophes écologiques majeures.
Entre deux films (dont un Wake Up Sid, que j'ai vraiment bien aimé... une comédie indienne moderne, sans danses et montagnes suisses), je jette un œil à la carte, puis dehors, puis de nouveau à la carte: Elle montre un petit avion au-dessus d'une grande mer. Dehors, je vois trois lacs ridicules... cherchez l'erreur.
C'est la mer d'Aral... merveilleuse conséquence de l'agriculture planifiée soviétique. En fait, elle s'invite même au palmarès des catastrophes écologiques majeures.
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