Saturday, December 13, 2008

Sa. 6 Dez. - In The back seat [The Arcade Fire]

[Suite de l'autre]
A ce stade de la réflexion, je me dis que si l'accouplement était un jeu de société avec des règles et des joueurs rationnels, je m'en sortirais probablement beaucoup mieux. Voyons un peu ce que donnerait la séduction traduite en jeu de société...

(Avertissement au lecteur: la suite est assez sérieusement intello-débile, voire total geek).

Par exemple, là, j'écris depuis le fond d'un fauteuil au Local, un bar sympa ou je passe l'après-midi (vaguement en train d'attendre un coup de téléphone qui n'arrivera jamais) dans le monde. Tout à l'heure, une jeune fille tout-à-fait avenante est venue s'installer dans un fauteuil voisin du mien: j'en étais donc à me demander sous quel prétexte bidon j'allais entamer la conversation (en allemand bien sûr, pourquoi se faciliter la vie?) quand un autre gars s'est assis juste à côté d'elle en l'embrassant. Sur ce coup, je pense que je viens d'habilement éviter un piège qui m'était tendu et d'engager des resources dans un combat perdu d'avance: j'ai pas vraiment gagné des points, mais au moins j'ai épargné mes resources.
A l'inverse, il n'y a pas d'autre occasion d'utiliser lesdites resources en ce moment: est-ce que ça veut dire que je les conserve pour le tour suivant, ou est-ce que je les perds d'office à la fin de mon tour? Dans le second cas, autant foncer dans le combat désespéré, «No guts, no glory!» [Je m'y sens d'ailleurs parfois invité par les regards fréquents que m'offre la nana]

Plus important, comment refait-on son stock de resources au début du tour? Question d'éviter l'enlisement, phase pénible du jeu où l'on passe son temps à regarder les autres jouer. Dans ce jeu-ci, en plus d'être pas très agréable, c'est assez démoralisant.
Ce qui génère les resources, c'est les assets: faire des choses (du sport, des aventures, des voyages, lire, écrire, rêver, jouer du piano, collectionner des boîtes de camembert, chacun fait selon les cartes qu'il a tirées), avoir des machins (une voiture avec des belles jantes, un iPhone, un beau pantalon de training, de beaux yeux,...), avoir des amis, avoir une vie sentimentale et sexuelle épanouie,... quoique dans ce dernier cas, on n'a plus trop besoin de se casser les couilles à faire tout ce bazar, en même temps...

Bon, notre concept se développe: on commence chaque tour avec des couilles (comme dans «Avoir des couilles», pas «Se vider les couilles» bien sûr!), plus ou moins selon ce qu'on a fait la veille (p. ex.: Je suis tombé dans une brocante sur une boîte hyper rare de Maroilles de 1954, +5 couilles -- enfin, dans mon cas, ça ne marche pas, je tombe sur rien du tout dans les brocantes et j'aime pas le Maroillles). Ensuite, on peut utiliser ces couilles à tenter de courtiser les nanas disponibles ce tour-ci (là, je vois bien la phase de jeu où on révèle les cartes des nanas disponibles). Certaines nanas valent un gros paquet de points de victoire et il faut similairement un gros paquet de couilles pour y arriver (en plus, il faut aussi se frayer un chemin à travers le mur épais des concurrents).

Maintenant, quoi? Ce serait bien sûr beaucoup trop simple s'il suffisait d'acheter les nanas comme des tomates au marché; d'ailleurs c'est pas du tout comme ça que ça se passe dans la vraie vie. C'est la phase de jeu suivante qui est critique, là où il faut savoir faire preuve de stratégie.

2 comments:

bruno said...

très chouette post!

Thierry Le Boulengé said...

cool, merci, je vais essayer de poster la suite sans trop tarder...