Lors de notre première nuit dans mon appartement de Konradstrasse (ça remonte à juillet), mis à part le fait qu'on a passé la moitié de la nuit à jouer avec des tournevis pour monter le lit, j'ai vaguement constaté un bruit désagréable, en tombant comme une enclume des bras de Kalila dans ceux de Morphée. Le lendemain soir, dans le luxe d'un lit prêt à l'emploi, j'ai nettement mieux distingué l'origine du bruit: non, il ne s'agissait pas de l'atterrissage d'un hélicoptère dans la cour, mais d'un ventilateur d'air-co zélé installé sur le toit des voisins, juste en face de la fenêtre.
En fait, il ne s'agit pas d'un ventilateur, mais de tout un petit régiment, qui donnent un concert tous les jours, dont un qui fait des heures sup' et vocalise toute la nuit.
A Toronto, j'avais une autoroute sous la fenêtre et ça ne m'empêchait pas de dormir; à Bangalore, dès potron-minet, la piste sonore est saturée de pétarades et klaxons et ça ne m'empêchait pas de dormir non plus. Mais apparemment je dois être particulièrement sensible au son de ventilateur et donc chaque nuit, ce salaud m'attaquait là où ça fait le plus mal: dans mon sommeil!
J'ai donc élaboré plusieurs techniques pour mettre ce vilain hors d'état de nuire, à commencer par mener enquête pour savoir à qui il appartenait. Je connais maintenant tous mes voisins, et j'ai un cadastre à peu près exact des ventilateurs du quartier, je connais tous les employés du studio photo d'à-côté (c'est à eux qu'appartient le coupable), pour les avoir visité une dizaine de fois (j'espère à chaque visite tomber sur l'employée jeune et mignonne qui parle le français plutôt que le vieux grincheux qui ne parle que suisse). Seconde étape, je leur ai demandé si c'était vraiment nécessaire de rafraîchir l'air au milieu de la nuit, à quoi il m'a été répondu que oui, parce que c'était la cave à films, et que ces choses fragiles ne devaient à tout prix pas prendre un coup de chaleur.
Option suivante sur la liste: sortir dans la cour et aller couper le fil électrique du bazar.
Option #3: louer un bazooka et faire sauter l'ennemi, yeah!
Option #4: (plus discret): grimper le long de la gouttière et saboter le machin.
Option #5: saisir l'affaire en justice (un peu long, peut-être)
Option #6: se plaindre au syndic de l'immeuble (encore un coup de téléphone en allemand?... noooooon!)
Option #7: racheter le studio photo et le passer en 100% digital
Option #8: aller chez l'enchanteur vaudou du coin et envoûter la machine.
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