Saturday, November 29, 2008

Sa. 22 Nov. - Cajesukarije [Goran Bregovic]

Comme ça fait super plein de plombes que j'ai plus mis les pieds dans un cinéma, je suis donc riendutout au courant de ce qui passe pour l'instant, ce qu'il faut aller voir ou pas et donc je la joue à l'aveuglette, choisissant selon la disponibilité de sous-titres en français et la nationalité du réalisateur (mexicain).

La chose se présente plutôt bien: une place au milieu de la rangée, pas d'entracte, en Suisse, on apprend à considérer cela comme un luxe.
Quand est-ce que les choses ont commencé à sentir le soufre? Probablement vers la fin du premier plan, un bon 8 minutes dans le film, où on avait assisté à un lever de soleil sur la plaine mexicaine en temps réel. Vingt minutes dans le film (au troisième plan, à peu près), je me suis dit que finalement les sous-titres c'était pas si importants que ça: non que je comprenne l'espagnol mieux que prévu (d'ailleurs ils ne parlaient pas espagnol mais une drôle de langue germanique un peu flamand un peu allemand un peu anglais), mais au rythme de 3 phrases toutes les 20 minutes, ça n'allait probablement pas me tuer de ne les comprendre qu'à moitié. D'ailleurs, les personnages eux-mêmes semblaient avoir besoin d'un certain temps de réaction pour se comprendre les uns les autres.

C'est là forcément que les bonnes prédispositions du début se transforment en sale coup du sort... Difficile de se lever et partir en bousculant toute la (demi) rangée (d'autant plus qu'ils avaient vraiment l'air captivés, les autres), et pas d'entracte salvatrice au milieu des 2h30 de l'histoire d'une journée chez les péquenots (ah zut, j'ai dévoilé toute l'intrigue du film!)

Bon, une chose un peu positive tout de même, c'est comme aller à la messe, ça nous aide à explorer à fond les limites de notre patience et à profiter pleinement de chaque seconde, à les voir s'égréner une par une, c'est contraste radical avec la vie accélérée qu'on vit au temps des communications performantes et de il y a toujours un truc passionnant à faire à portée de main.

Le film: Stellet Licht, un vrai chef d'œuvre, pénible à regarder, mais après, on peut frimer parce qu'on a eu le courage de rester jusqu'au bout (enfin "le courage"... pas trop le choix en ce qui me concerne). Un film qui tord le cou aux pratiques standard du cinéma: pas d'acteurs (quoi qu'en fait, ils étaient très bons), pas de tempo, pas de scénario, pas de soundtrack, pas de montage, même la prise d'image s'y met: la scène d'amour en gros plan sur l'oreille, les plans complètement décadrés, les plans fixes sur un espace vide, etc.

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