Tuesday, October 21, 2008

Fri. 17 Oct. - Dreams Burn down [Ride]

Pour passer le temps, je jette un œil au magazine SkyMall, un catalogue de machins à acheter dans l'avion. Enfin, pas les bijoux et tabacs en duty-free, il s'agit plutôt de vente par correspondance, le fleuron de ce que l'Amérique a à offrir. Je ne résiste pas à la tentation de vous proposer un petit assortiment:

  • On commence bien évidemment par un tas de trucs en toc de mauvais goût qui n'attendent qu'un signe (et un chèque) pour aller prendre la poussière sur une étagère au salon: échiquier en faux-acajou avec une armée de monstres, orques ou gobelins en guise de pièces (en faux-argent, j'imagine donc en plastique); un aquarium-écran plat pour poissons digitaux, une série de faux feu ouverts (c'est aussi chaleureux que le vrai, et on évite le risque d'incendie, pratique!), le lampadaire-strip-teaseuse, la baguette magique de Harry Potter (avec présentoire, boîte de luxe et tout le toutim), le buste d'Elvis qui chante, la tapisserie-mots-croisés (28000 mots, faut être un passionné!),...

  • Je passe sur les machins pseudo-médicaux, genre chaussures à ressorts, la lampe à quasar pour rajeunir, la ceinture masseuse électrique pour perdre du bide sans effort, l'étui à brosse à dents qui élimine les germes (99%!) par UV...

  • Malheureusement, je ne peux pas scanner le magazine et illustrer le style absolument inimitable de la section fringues ou décoration... Mais ça vaut le coup d'œil!

Comme l'Amérique est le pays de l'innovation technologique, il faut donner une chance à tous ces inventeurs en herbe. Ainsi, dans la chapitre "ingénieux":
  • La machine à faire vieillir le vin, en l'exposant 10 minutes à un champ magnétique (ben tiens!),
  • Les pantoufles à phares, pour pas se perdre dans le noir,
  • Le petit espion GPS à glisser dans la poche du manteau de monsieur pour pouvoir le suivre à la trace sur le net,
  • Les lunettes-écran de cinéma pour brancher sur son iPod et voir ses clips où on veut (c'est d'un style absolument imbattable évidemment!),
  • Le petit robot laser qui dessine des mouches sur les murs pour amuser le chat,
  • Le petit bidule en alliage novateur (et breveté) à tremper dans le vin pour le faire vieillir (tiens, encore? L'important c'est d'y croire après tout)...

Monday, October 13, 2008

Mon. 13th Oct. - I put a spell on you [Marylin Manson]

Ce midi, une de mes collègues racontait qu'on prévoit un tremblement de terre dans le coin la semaine prochaine (et même exactement jeudi prochain). Ca tombe bien, je quitte le coin ce vendredi, donc à temps pour ne pas participer à la fête.

Enfin, ça reste encore à voir... J'attends avec appréhension ce jour où je verrai dans les nouvelles qu'United Airlines ferme boutique, ou annule tous ses vols parce que n'ayant plus assez d'argent pour payer le kérozène et que les banques ne prêtent plus un centime à qui que ce soit, trop occupées qu'elles sont à tenter d'éponger leur propres déboires... Je vais peut-être devoir rentrer à la nage, de ce pays qui prend l'eau de toutes parts...

Thursday, October 9, 2008

Wed. 8 Oct. - Three Days [Jane's Addiction]

Ce soir, en l'honneur du départ prochain de mon collègue qui rentre à Zurich, l'équipe s'est offert un resto, idée classique et sympa.
Ce qui était plus surprenant, c'est que ledit resto était planté dans un de ces affreux complexes commerciaux dont les Américains détiennent le secret, avec vue sur le parking et la pompe à essence, localisation prisée parce que juste à côté de la bretelle d'autoroute.
Ca me rappelait un peu quand j'étais gamin et que ma grand-mère m'emmenait manger à la cantine du Sarma-Nopri (genre un Lunch-Garden), où toutes les mémés du coin font halte pour le café et la tarte une fois leurs emplettes finies: même goût prononcé pour la déco (mobilier chromé, néons, moquette chatoyante au motif vaguement en léopard), même ambiance (grande salle ouverte, on a bien profité des 4 ou 5 "joyeux anniversaires" célébrés dans tous les coins), même service (c'était un buffet, avec boissons gazeuses à la fontaine, toujours un bon gage de grand moment de gastronomie.... ou pas; les serveurs, ou plutôt déserveurs -- il vidaient les tables des restes -- étaient eux-aussi habillés d'uniformes savamment choisis pour se combiner malicieusement avec la déco afin de maximiser l'agression visuelle).

La sélection des plats était pour le moins originale, alliant sushis, homard, fondue au chocolat et barbapapa (je suppose que le but n'était cependant pas de combiner le tout dans le même service -- j'avoue ne pas avoir essayé le homard au chocolat, malheureusement).

Sunday, October 5, 2008

Mon. 29 Sep. - Daddy Cool [Placebo]

L'arrivée à San Francisco est plus sympa qu'à New York. D'abord, pas de tracas de douanes, parce que les Américains considèrent que Toronto c'est un peu leur pays aussi et donc ils ont installé les douanes directement là-bas. Ensuite, dans le métro, le gars qui parle dans l'interphone de son accent traînant d'ici est un comique qui a l'air cool. Il fait beau et chaud, c'est une belle soirée d'été.

Et enfin, l'hôtel est pas mal, et a une vue superbe sur le Bay Bridge. Bon, j'ai dit que l'hotel avait une vue... ma chambre quant à elle, a vue sur les murs et, à travers un puits de lumière, sur la chambre d'en-face.

San Francisco est une ville assez sympa, pour une grande ville américaine: il y a moyen de se promener à pied, il y a un grand parc qui sent bon les arbres exotiques, quelques bâtiments assez jolis, des collines: je pourrais presque y vivre.
La ville a selon moi deux emblèmes. Le premier, c'est d'avoir gardé en circulation des vieux trams historiques (dont 2 lignes des fameux cable-cars, mûs par crémaillère), qui donne au navettage un air de visite de musée. Le second, c'est d'avoir la proportion de bargeots la plus élevée que j'aie vu. Des gars qui dorment dans la rue, dans les encoignures, qui vident les poubelles, qui racontent la vie de Jésus aux passants, qui parlent tout seuls, qui sentent pas bon... Ils sont malheureusement nettement plus présents que les cable-cars...

Autre aspect peu reluisant des villes U.S: elles sont bruyantes (sirènes de police et pompiers toutes les 10 minutes, gros camions, bus, trams, souffleries, air-conditionné, grosses voitures et, pire que tout, les voix nasillardes des autochtones!) et puantes (voitures, clochards, souffleries des cuisines des fast-foods. Ces villes (enfin, Manhattan et San Francisco) ne sont pas moches du tout, mais elles sont laissées dans un état de délabrement et manque d'attention assez surprenant.

Friday, October 3, 2008

Sat. 27 Sep. - Clowns [Goldfrapp]

Je profite d'un grand écart cinématographique pour faire mon Hugues Dayez: Hier soir j'ai renoué avec l'excellent cinéma Carlton de Toronto, qui m'a absolument ravi avec le film "I served the King of Scotland" et aujourd'hui, pour tuer le temps dans l'avion, j'ai eu beaucoup de mal à parvenir au bout de "Sex in the City".

Sex in the City: 3/10 (grâce à la performance du chien)
Je n'ai jamais vu la série et je l'imaginais comme une fresque amusante sur la vie de célibataire à Manhattan, avec des personnages attachants à la Ally McBeal, le tout assez baigné dans le bon style et le savoir-vivre... et puis Manhattan, ça évoque Woody Allen, ça sonne bien, c'est prometteur. Eh bien j'ai déchanté sérieux, et je suis toujours un peu perplexe: soit c'est un film second degré qui pousse la dérision dans ses derniers retranchements en se moquant très subtilement de la platitude et la vanité du monde friqué de New York, soit c'est un film premier degré sans humour où des personnages sans relief naviguent dans des lieux communs ennuyeux, ponctué de moments de sentimentalisme arrachés au violon.
A bien y réfléchir d'ailleurs, la différence entre les deux approches est ténue: elles décrivent la même réalité, seulement dans le deuxième cas personne, du réalisateur aux acteurs en passant par le scénariste, ne se rend vraiment compte que la seule chose qu'on puisse faire est de s'en moquer.
Quant au côté style et fashion, duquel j'attendais un traitement à la hauteur du film "The Devil wears Prada", il s'est là aussi limité au strict service minimum de montrer du Manolo Blahnik ou du Louis Vuitton sans aucun goût.

I served the King of England: 10/10
Un film tchèque venu de nulle part, pas un seul nom connu au générique. Une histoire gentille de l'ascension sociale d'un serveur de café, campé dans un décor historique riche d'une guerre, une révolution et quelques déportations. Un scénario malin, qui réussit à rester léger et éviter de s'enliser dans le drame malgré les événements, et qui arrive même à placer l'une ou l'autre réflexion sur le sujet de l'intolérance nationaliste (où il faut bien avouer que, depuis 60 ans, l'Europe n'a pas complètement retenu ses leçons). Beaucoup d'humour, un peu d'érotisme gentil, des acteurs fabuleux... Ce n'était pas sans rappeler La vita e bella de Benigni, les pitreries en moins. Je recommande chaudement à quiconque de le voir!

Wednesday, October 1, 2008

Tue. 30 Sep. - [Smashing Pumpkins]

Un avantage des transports en tous genres est qu'ils me permettent d'écrire: je suis assis, et il n'y a pas grand chose d'autre à faire.
Là par exemple, je suis dans le bus privé qui me ramène des bureaux de YouTube à mon hôtel à San Francisco et qui a la particularité singulière d'être doté du wi-fi (c'est un bus plein de geeks, alors si on veut éviter l'émeute, en effet...)

Hier, pour la première fois depuis longtemps, j'ai regardé l'heure en début d'après-midi en me disant "c'est encore long cette journée?" J'en étais en effet à faire pour la troisième fois une des étapes de la procédure "Installer YouTube sur votre machine en 15 minutes", une série de commandes cabalistiques auxquelles je ne comprenais rien du tout et qui en plus ne marchaient pas. Finalement, la procédure en 15 minutes nous a pris la journée, mais en fin de compte, j'ai maintenant moi aussi mon installation personnelle de YouTube.