Je me souviens encore l'achat en 1989 de mon premier CD (... avant même l'achat de mon premier lecteur de CD quelques mois plus tard, ne cherchez pas la logique), tout le fatras marketing au sujet de la "pureté du son digital", les labels "AAD", "DDD", les incontournables ré-éditions "son remasterisé numériquement", et le prix lui aussi adapté au numérique (l'album vinyl se vendait à 450 Francs Belges, et le même CD à 700, mais ça valait sûrement le coup parce que le son numérique ADD sonnait tellement plus pur que le son démodé et vieillot du vinyl... ah non?).
Pour moi, les années 90, c'étaient celles (bénies!) de la Brit Pop (Lush, Happy Mondays, la guéguerre Blur vs. Oasis) et du post-grunge US (Pixies, Nirvana etc.)... Autant dire un son délicat et subtil qui a bien besoin de toute la perfection digitale pour en apprécier toutes les nuances!
Période musicalement intense que j'ai donc traversée avec une surtaxe de 40% «pour éviter de faire couler le marché du vinyl précipitamment» (sisi! c'est l'excuse mainte fois répétée par mon
Mais quand on aime on ne compte pas, et je me suis donc retrouvé en un temps record inondé d'une montagne de boîtes de plastiques.
Ensuite, on s'est rendu compte que le CD, objet prétendument éternel dans sa perfection, se retrouvait souvent griffé après quelques dizaines d'écoutes; qui plus est, le lecteur CD, nettement moins éternel, se mettait après un ou deux ans à ajouter sa propre créativité aux œuvres musicales numériques, sous forme de sauts de sillons, répétitions indésirées et autres...
Les spécialistes en blâmaient la stabilité précaire du mécanisme de lecture (enfin en général, ils blâmaient le problème contre lequel justement le dernier modèle en vitrine avait une parade absolue), et je me souviens avoir acheté un modèle haut de gamme qui résolvait ce problème à grands renforts de mécanique de stabilisation... à peu-près au moment où le lecteur de CD bas de gamme trouvait une place pour 20 Euros dans chaque ordinateur où tous ces problèmes étaient parfaitement inexistants (y compris dans les portables), pour le coût d'une petite mémoire tampon entre ledit CD et la restitution du son. J'avais payé pas loin du prix d'un ordinateur complet, pour la machine super-sophistiquée qui arriverait enfin à extraire de ces fameux CDs la quintessence de la pureté numérique inaltérée de leur contenu, et ce avec une espérance de vie considérablement plus élevée que celle de la garantie (ils n'ont d'ailleurs pas menti, la machine existe et fonctionne toujours et est même encore utilisée, deux fois par an!)
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J'ai ressorti les premiers 45 tours de mon enfance: Elvis (Long Tall Sally, 1956: "New Orthophonic High Fidelity Recording"), bientôt suivi par la mauvaise herbe de Brassens, le 22 à Asnières de Fernand Raynaud, "Seigneur, mon Ami" d'Aimé Duval…
Tous supplantés par mes premiers 33 tours: Pierre et le Loup et surtout, Piccolo & Saxo.
Et nous venons d'acheter un tourne-disque USB qui nous permet de numériser notre collection Deutsche Grammophon, "La grande Musique". Quel plaisir!
Eh oui! C'était la génération avant le CD.
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