Thursday, September 17, 2009

Mi. 16 Sep. - Please please please let me get what I want [The Smiths]

Après des semaines (mois?) de travail acharné, d'ajouter des fonctionalités en dernière minute, quoique non pas celle-ci, et puis oui finalement, mettez-la tout de même; de fixer des bugs et des bugs, de suer du sang et des larmes sur ce foutu métier où l'on a remis cent fois l'ouvrage, le jour tant attendu est enfin arrivé: aujourd'hui est le jour où on a presque lancé notre projet!

Ca fait deux semaines qu'on a une version finale qui est visitée et revisitée par un peu tout le monde, question de voir si on bougerait pas une virgule par-ci ou une image de 3 pixels par-là. On avertit tout ceux qui, de près ou de loin, avaient ou pouvaient peut-être avoir quelque chose à voir avec l'affaire, question de leur éviter les surprises et on a cru venir à bout de l'avalanche de refus qui nous est tombée dessus en rang serré, et puis voilà qu'à 1h du lancement, en réponse au mail annonçant le célèbre «Si quelqu'un s'oppose à ce lancement, qu'il se manifeste maintenant ou se taise à jamais», un sombre couillon s'est manifesté et ça a tout foutu en l'air!

Mais bon, on va pas se laisser faire, on reprend les armes demain...

Petit résumé du parcours du combattant à suivre pour lancer une application publique:
1) Avoir une bonne idée, convaincre quelques copains et la faire (1 an de développement, on s'amuse bien)
2) Affubler le projet d'un Project manager, qui est toujours très enthousiaste à l'idée que «les Utilisateurs aimeraient cette fonctionnalité, ou préfèreraient qu'on change ceci et cela», mais par contre, pour une raison inconnue, beaucoup plus frileux quand on lui annonce qu'on va finalement lancer, et que pour une fois, des Utilisateurs (des vrais!) vont pouvoir jouer un peu avec le bidule. Là tout à coup, «on n'est pas prêts», «on n'attendrait pas un peu?», «ce serait bien mieux de lancer ça après les fêtes» etc.
3) Sans surprise, il faut passer quelques certifications techniques, du genre sécurité, mais là on est entre ingénieurs, il y a un cahier des charges précis, c'est pas compliqué.
4) Les équipes de support. Sortir un nouveau joujou, ça fait des utilisateurs qui vont se mettre à jouer avec, donc des andouilles qui vont appeler le support parce qu'ils n'y comprennent rien. Et ça, ça fait du travail en plus, vous n'y pensez tout de même pas? On remettrait pas ce lancement à plus tard, dites, vraiment? Ou alors on lance pour 10 utilisateurs triés sur le volet?
5) Les relations publiques, qui aimeraient tout de même mieux qu'on en profite pour faire la Une du New York Times (mais non, fichez-nous la paix, on veut juste lancer notre petite histoire tranquille...)
6) Finalement, les avocats, qui évaluent le nombre de procès que Google va se ramasser sur la figure selon les critères américains, et qui, du coup, tombent vite dans la parano.

Je m'arrête là parce c'est en effet un avocat qui s'est manifesté. Ce qui veut dire que c'est peut-être ça le dernier maillon. Ou bien qu'il en reste encore quelques-uns que je n'ai pas identifiés mais qui vont pas tarder à nous tomber dessus à leur tour...

1 comment:

Éric Le Boulengé said...

Tu devrais accepter un poste dans une université, c'est bien plus cool! D'abord, tes 70 heures/semaine, tu les places quand tu veux. Ensuite, le lieu où l'on rencontre les utilisateurs s'appelle "examen": c'est plus cool aussi. Enfin, la date limite de production des consommables est la "session", où un jury de pairs délibérant à huis clos décide souverainement du sort desdits consommables.