Saturday, November 27, 2010

Fr. 26 Nov - The Castle [Kafka]

Dans la foulée de mes aventures en Tchéquie, je me suis mis à lire Kafka. C'est l'hiver, le personnage du roman arrive dans un village en Bohème (ou par là), il tombe amoureux et puis sa vie s'enlise dans un marécage administratif inextricable, où chaque pas ne le fait que s'enfoncer un peu plus profond dans la mélasse. Je suis plein de compassion et de compréhension pour ce bonhomme...

Nous avons décidé, avec Shikha, qu'il devait d'une manière ou d'une autre y avoir un moyen pour se voir sans devoir acheter un billet des semaines à l'avance et passer par un contrôle de sécurité, deux aéroports et trois gares. Par exemple en vivant dans le même appartement. C'est pas compliqué: on prend ses affaires, on les amène chez moi et voilà, c'est chose faite.

Eh bien non: C'est compliqué. Je me retrouve projeté en plein moyen-âge, dans une quête où, pour délivrer ma princesse qui est retenue prisonnière dans un donjon et la ramener chez moi, je dois reconstituer un ancien parchemin avec une formule secrète qui brisera l'enchantement qui la maintient dans le donjon. Le parchemin a été déchiré en 8 morceaux, qui ont été confiés à 8 sages différents en des temps immémoriaux, et qui ont été transmis depuis à leurs descendants, ou volés, ou perdus. Le maître du donjon m'a transmis une énigme cryptée (en langage germanique ancien) avec des indices sur les lieux ou personnes que je dois visiter pour me procurer les 8 pièces du parchemin. Comme dans tout bon roman d'aventure, l'histoire a plutôt bien commencé parce qu'il se fait que le morceau n°7 est délivré chaque mois dans ma boîte à lettres par les descendants du sage Péroll, et que Shikha elle-même était dépositaire du morceau n°1 (un petit grimoire qu'elle garde toujours avec elle), qu'elle a vite fait de maîtriser et de coller sur la vitre d'un scanner, et avant qu'il ait pu dire ouf, le grimoire s'est trouvé tout copié dans ma boîte mail.

Optimiste à la suite de ces victoires faciles, je me suis lancé hier dans une tournée des Kreisburo de la ville, où je devais pour le prix de quelques incantations en celte ancien (et vingt balles), recevoir des Betreibungsregisterauszug des Wohngemeinden (c'est un peu comme des marrons chauds, mais moins bon). En moins d'une journée, j'avais abattu la tâche n°8!

Tout ça se passait évidemment jusque là bien trop facilement et c'est ce matin que la sorcière du Stadthaus, qui détient le morceau n°4, a dévoilé son jeu et m'a appris que celui-là vendrait chèrement sa pulpe: c'est à lui seul une quête dans la quête, il faut recréer un philtre magique dont la récolte des ingrédients nous mènera des steppes enneigées de Moravie jusqu'à la cité latine du nord assiégée par les phalanges du Schildenvriend, en passant par la route des épices et les délices de l'Orient.

Bref, on n'est pas sortis de l'auberge (à l'inverse du personnage de Kafka, qui lui vient de se faire sortir de son auberge, tiens...). En tous cas, Shikha elle, n'est pas sortie du donjon!

3 comments:

Anonymous said...

super ce post, on s'y croirait! courage, les jeux de rôle, ça te connaît.

golicha13 said...

J'adore ce post, j'ai ri à en avoir mal au ventre!!! Courage, je sens que ça va payer. Bises

Thierry Le Boulengé said...

merci merci :)
Je vois que tu aimes rire de mes déboires ;)

Et, comme disait l'autre... Ce sera super d'être à 2 pour résoudre tous ces problèmes qu'on n'aurait jamais eus si on était restés seuls.