Mais bon, les beaux jours cléments se font doucement rares, le vent et les nuages annoncent le glas des sorties en bras de chemise et l'arrivée des doudounes. Les chemises ne sont pas les seules concernées par ce glas: il annonce aussi au cochon que ça sent le roussi... et pour cause: il passe au gril.
Chaque novembre a lieu ici la Saint-Martin, la fête au cochon (ah oui, ça, c'est sa fête!)... On occit le porc et on le sert littéralement à toutes les sauces. Comme quoi, en 2061 ans, les mœurs n'ont pas beaucoup changé...
Les menus gastronomiques du jour valent le détour, c'est tout en finesse: Boudin, saucisse de porc, saucisse d'un autre morceau du porc, saucisse de tripes de porc, choucroute au lard, gelée avec machins de porc qui baignent, bouillon au gras de porc, porc confit aux röstis, crème brûlée à l'essence de gras de porc, milkshake de lait de truie,... Un délice tout en douceur! J'ai au passage beaucoup apprécié la tête de la serveuse face à la question de savoir s'il y avait un plat végétarien au menu...
Bon, après le coup du cochon, c'est la fin des haricots (mais ils ont pas droit à une fête ceux-là): le soleil fait ses valises, les journées rétrécissent comme peau de chagrin, les journées clémentes et les balades se muent doucement en concept abstrait et irréaliste, la grisaille s'installe et s'affale sur la ville, on allume les âtres et les télévisions dans les chaumières et on remettra le nez dehors dans 5 mois.

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